Joni Mitchell, Bobby Sparks II, Plume

Icône et jeunes loups

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Publié le 15/04/2019
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Jazz-Joni

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Jazz-Bobby Sparks

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Jazz-Plume

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Ils sont venus, ils sont tous là ! Norah Jones, Emmylou Harris, Chaka Khan, Diana Krall, Kris Kristofferson, Graham Nash, Seal, James Taylor et Rufus Wainwright, entre autres, se sont donné rendez-vous deux soirs durant (les 6 et 7 novembre 2018) à Los Angeles pour fêter les 75 ans d'une icône de la folk et de la country music : Joni MitchellD'autant plus que ses apparitions sur scène sont extrêmement rares, la dernière remontant à 2013 à Toronto.

« Joni 75 - A Birthday Celebration » (Verve/Universal) rend compte des performances de ces deux soirées au cours desquelles ces artistes de renom ont honoré l'une des chanteuses/compositrices les plus remarquables de sa génération. En reprenant quelques titres emblématiques, qui sont des étapes de sa vie, comme « Woodstock », « Both Sides Now » ou encore « Nothing Can Be Done ». Certaines de ses compositions sont en passe de devenir des standards pour la jeune génération de jazzmen. Un très bel hommage !

Révélations à suivre

Bobby Sparks II est un multiclaviériste très demandé. Sa carte de visite porte notamment les noms de Marcus Miller, Ray Charles, George Benson, Dianne Reeves, le collectif Snarky Puppy et RH Factor, du regretté Roy Hargrove. Il a pourtant fallu qu'il atteigne l'âge de 45 ans pour enfin signer son premier album sous son nom !

« Schizophrenia - The Yang Project » (Leopard Records/Socadisc) répond à cette attente et à la question de savoir à quoi pouvait bien ressembler le monde musical d'un tel sideman. La réponse est simple : nous sommes en plein cœur d'une musique qui déborde de funk, de groove soul et de rythmes fusion, façon jazz-rock, avec une pointe de délires claviéristiques et même quelques cordes.

Pour ce double CD, qui évoque aussi bien le P-Funk de Bernie Worrell que Stevie Wonder et Herbie Hancock version « Rock It » (1983), le leader a fait appel à un casting de luxe : Marcus Miller, Roy Hargrove, Lucky Peterson, Michael League (bassiste et directeur de Snarky Puppy), Foley (ex-Miles Davis)…

Un patronyme (pseudonyme ?) énigmatique, Plume (son vrai nom serait-il Twoo Plumes ?), un parcours musical exemplaire, quatre années au Berklee College of Music de Boston, et un jazz post-coltranien en diable. Plume est un jeune saxophoniste-alto français, qui affiche pour sa première production, « Escaping The Dark Side » (Jazz & People/PIAS), un style à la fois intrépide, audacieux, déterminé voire mystique.

À la tête d'un quintet comprenant notamment l'excellent contrebassiste français Géraud Portal et en invité (sur deux titres), l'une des étoiles actuelles de la trompette, Ambrose Akinmusire, l'altiste dévoile toute la spiritualité de son jeu sur ses propres compositions et une surprenante reprise de « Nature Boy ». Il sera en concert le 12 mai au Duc des Lombards à Paris et le 6 juillet au Saint-Omer Jazz Festival.

Didier Pennequin

Source : Le Quotidien du médecin: 9741