* Une jeune femme, fine et déliée, surgit d’entre de très grands rideaux de voile blanc. D’aussi loin qu'on soit dans la salle – elle n’est pas immense –, on saisit son regard, profond et allumé d’un étrange feu. Enveloppée d’un long peignoir blanc et très souple, elle le quittera pour se retrouver en guêpière pâle. Car on est dans « Music-Hall », sinon au music-hall… Jean-Luc Lagarce la nomme « la fille ». C’est l’une des plus délicates personnalités de la Comédie-Française : Françoise Gillard. Un tanagra habité d’un grand caractère. Avec elle, les deux « boys ». Gaël Kamilindi et Yoann Gasiorowski, deux pensionnaires que l’on a eu souvent l’occasion d’applaudir.
« Music-Hall » est une pièce souvent reprise de l’écrivain fauché par le sida en 1995. Il y a quelque chose d’une chanson mélancolique dans ce moment simple et beau, dont la musicalité est soulignée par le travail sur le son de Sylvain Jacques. Pauvres tournées, soirées tristes, mais ces artistes sont fiers. On ne comprend pas très bien pourquoi la metteuse en scène, Glysleïn Lefever, a choisi de surligner les liens entre les deux garçons. Mais ce n’est pas grave. Invité en off, Hervé Pierre, de sa voix unique, ajoute au charme. (Studio-Théâtre de la Comédie-Française, à 18 heures, jusqu'au 11 juillet, comedie-francaise.fr)
* C’est une autre tonalité que celle de Damiaan De Schrijver et Matthias de Koning, Deux comédiens que l’on connaît très bien : le premier appartient au groupe tgSTAN, l’autre à Discordia. Des collectifs issus de la fertile Anvers et qui, parfois, travaillent ensemble. Les interprètes ont traduit, avec Maaike van Rijn, le texte énigmatique du Norvégien Jon Fosse, « Je suis le vent ». Dans la petite salle de la Bastille, ils accueillent les spectateurs, familiers et joueurs. Et ils nous embarquent sur le bateau imaginaire qui nous conduit jusqu’à un horizon de dissolution, de mort. En néerlandais avec bouffées de français et excellents surtitrages, ils sont irrésistibles, maîtres d’un dialogue troublant, deux artistes immenses, ennemis de toute démonstration. (Théâtre de la Bastille à 19 heures, jusqu'au 26 juin, theatre-bastille.com. Jusqu'au 30 juin, reprise de « Maîtres anciens », d'après Thomas Bernhard, avec Nicolas Bouchaud.
DJ et médecin, Vincent Attalin a électrisé le passage de la flamme olympique à Montpellier
Spécial Vacances d’été
À bicyclette, en avant toute
Traditions carabines et crise de l’hôpital : une jeune radiologue se raconte dans un récit illustré
Une chirurgienne aux nombreux secrets victime d’un « homejacking » dans une mini-série