Un demi-siècle après

Génération Woodstock

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Publié le 18/07/2019
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Carlos Santana et Buika

Carlos Santana et Buika
Crédit photo : MARYANNE BILHAM

Depuis le début de sa carrière en 1969, Carlos Santana a toujours placé l'Afrique au cœur de sa musique, mâtinée de beaucoup de jazz et de style latino-américain. À bientôt 72 ans, ce monstre sacré de la guitare et compositeur fait avec son 25e album, « Africa Speaks » (Concord/Universal), un plongeon au milieu des pulsations et des rythmes africains.

Outre son épouse Cindy Blackman Santana à la batterie, le musicien a fait appel à une pléiade d'artistes. Notamment la chanteuse espagnole d'origine équato-guinéenne Buik, qui assure les parties vocales, souvent en partage, voire en opposition, avec le jeu extatique du guitariste, et les Français Manu Chao et Rachid Taha (décédé en septembre dernier), pour l'écriture de deux titres.

Comme cinquante ans auparavant à Woodstock, Carlos Santana, ici en studio, délivre son jeu instrumental unique, alliant l'approche incisive des bluesmen et des jazzmen avec les allants de l'afrobeat et les tempos latinos, voire des intonations orientales. Un mélange explosif !

Chère nostalgie

À propos de Woodstock, le label Rhino (Warner) vient de célébrer les 50 ans du plus célèbre festival de rock mondial (400 000 personnes durant 3 jours en août 1969) en publiant un coffret (en édition limitée) de 38 CD et 433 titres, « Woodstock 50 - Back to the Garden - The Definite Anniversary Archives », ainsi qu'une série de vinyles colorés, « Summer of '69 - Peace, Love & Music », consacrés à des groupes emblématiques comme The Grateful Dead, Jefferson Airplane, Crosby, Stills & Nash et Jimi Hendrix. Un très cher brin de nostalgie.

Le retour du Boss

Bruce Springsteen n'avait que 20 ans au moment de Woodstock, mais il a marqué de son style et de sa très forte personnalité musicale la décennie suivante. Et au-delà, jusqu'à endosser l'appellation « The Boss » !

Un patron grande taille qui est de retour avec « Western Stars » (Columbia/Sony Music), un album studio (le premier depuis cinq ans) dans lequel, débarrassé de son E-Street Band musclé, il renoue avec ses racines et les racines d'une Amérique profonde.

En fait, ce natif du New Jersey s'est toujours senti proche de ces Rednecks oubliés (et méprisés) des gens des villes. Et, à travers ses dernières compositions, empruntant très largement à la country music et agrémentées de cascades de cordes, raconte des histoires, leurs histoires.

« Tucson Train », « The Wayfarer », « Somewhere North of Nashville », « Moonlight Motel », « Hello Sunshine » et « Western Stars » sont autant d'hymnes à une Amérique honnie aujourd'hui, celle des pionniers et des bâtisseurs.


Source : Le Quotidien du médecin