« Die Tote Stadt » (« la Ville morte ») fut en 1920 le couronnement de la carrière européenne du musicien autrichien et juif (1897-1957), avant son exil en Amérique, où il fut un brillant compositeur pour Hollywood. Jusqu’à présent, la vidéographie de l’opéra se limitait à un enregistrement du spectacle de l’Opéra du Rhin d’Inge Levant, présenté au Châtelet en 2011 avec Angela Denoke et Torsten Kerl, direction Jan Latham-Koenig (Arthaus). On pouvait aussi se procurer dans le circuit officieux l’excellente production du Deutsche Oper Berlin de Götz Friedrich de 1983, avec les formidables Karen Armstrong et James King dirigée par Heinrich Hollreiser. C’est dire comme est bienvenue une autre référence, surtout quand elle est aussi réussie que celle réalisée par l’équipe Eliahu Inbal et Pierluigi Pizzi au Gran Teatro La Fenice de Venise enjanvier 2009.
L’Orchestre de La Fenice en est le point fort, avec une direction d’Inbal tout à fait convaincante de style comme de couleurs et de dramatisme. Stefan Vinke n’a pas la voix la plus séduisante pour incarner Paul, trop trompetée, pas assez colorée, mais les moyens sont là et l’engagement immense, avec une très belle crédibilité physique. Superbe en revanche Stefan Getz, tant en Franck qu’en Pierrot (comme dans la version strasbourgeoise de Levant). Solveig Krigelborn est une grande Marietta, avec des moyens immenses et un très beau physique.
Le spectacle de Pizzi porte la marque de fabrique de l’élégance italienne. Il est trop au premier degré (on navigue dans « Die Tote Stadt » entre rêve et fiction) pour faire vraiment décoller le spectateur. Mais la lisibilité est parfaite, et qui ne connaît pas l’œuvre s’y repérera aisément, vertu rare de nos jours au théâtre lyrique. À connaître, donc !
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