Livres
Deuxième best-seller (après « la Scribe ») et prix international du Roman historique, « le Lecteur de cadavres » (1) de l’Espagnol Antonio Garrido, est un gros roman d’aventures inspiré d’un homme du Moyen Âge asiatique, le Chinois Song Ci, premier médecin légiste de l’histoire. On connaît peu de sa vie mais beaucoup de son œuvre à travers les cinq volumes du « Xi Yuan Ji Lu », publié en 1247, qui réunit un arsenal de techniques, méthodes, instruments, préparations, protocoles et lois et de nombreuses affaires judiciaires qu’il a résolues. Tout ce qu’il fallait à l’auteur pour ancrer le récit dans la réalité, son imagination faisant le reste avec d’autres personnages réels et fictifs et, au bout du compte, une trame touffue où la haine et l’ambition se côtoient, comme l’amour et la mort.
« Anatomie de la stupeur » (2), de l’Américaine Ann Patchett (« Bel Canto », prix PEN/Faulkner Award), est un périple aux multiples pièges au cœur de la jungle amazonienne, pour retrouver une scientifique qui semble avoir disparu alors qu’elle travaillait sur un produit révolutionnaire qui allongerait la fertilité de plusieurs années. Le Dr Marina Singh se trouve ainsi catapultée d’une entreprise pharmaceutique du Minnesota à une forêt infestée d’insectes et de serpents dangereux, au milieu d’une guerre entre deux tribus dont l’une est cannibale et face à une femme aussi menaçante que les indigènes sur lesquels elle mène son étude. Une réflexion sur la perte en même temps qu’un dépaysement complet.
Auteur de romans policiers très apprécié au Royaume-Uni, Peter James livre sa vision de l’enfer génétique et des dérives de la manipulation d’ADN dans « Des enfants trop parfaits » (3). Un couple en mal d’enfant après que leur fils unique a été emporté par une maladie héréditaire, paie très cher les services d’un généticien renommé, qui garantit la santé à leur prochain bébé. Sans chercher à comprendre pourquoi, ils doivent exprimer leurs désirs en matière de sexe mais aussi de taille, de facultés physiques et intellectuelles et autres. La jeune femme met au monde des jumeaux, deux génies conçus pour le meilleur… ou pour le pire.
Épidémique, psychologique
« Meurtre silencieux » (4) est le deuxième roman à quatre mains, après « l’Enfant dans la valise », des Danoises Agnete Friis et Lene Kaaberbol, avec la même héroïne Nina Borg, attachée à la Croix-Rouge de Copenhague. Il retrace le développement d’une pandémie capable d’emporter tout un pays, depuis la Hongrie, où deux jeunes pillards trouvent du césium dans un ancien hôpital militaire et tombent malades, jusqu’au Danemark, où débarque le frère de l’un deux, trafiquant d’armes et également malade. Un récit plus riche que ne le laisse supposer l’intrigue.
« Clandestines » (5), le troisième volet des aventures de la jeune médecin légiste et enquêtrice dans l’âme Katya, créée par Zoë Ferraris, se déroule en Arabie Saoudite, où elle a vécu avec sa famille. Le roman met l’héroïne sur la piste d’un serial killer qui puise son inspiration dans les versets du Coran après la découverte, sous une dune près de Djeddah, des cadavres de 19 femmes dénudées, les mains tranchées, toutes asiatiques. Pour montrer les dessous particulièrement sombres du pays des Mille et Une Nuits.
Le suspense psychologique est à la fête. La Canadienne Chevy Stevens (« Séquestrée ») met en scène, dans « Des yeux dans la nuit » (6), une psychiatre à Vancouver qui, amenée à prendre en charge Heather, membre d’une secte, découvre entre leurs vies de troublants points communs, confirmés lorsqu’elle évoque un certain Aaron Quinn. Son angoisse et celle du lecteur croissent au fil des séances, lorsque lui reviennent des souvenirs douloureux qu’elle avait effacés de sa mémoire, d’autant qu’elle se sent observée et sa vie menacée.
L’héroïne de « l’Impasse » (7), signé Aurélie de Gubernatis, psychiatre de renom à l’hôpital Sainte-Anne, à Paris, se souvient très bien que l’homme interné dans son service à la suite d’une tentative de suicide lui a permis, dix-sept ans auparavant, de briller au concours de médecine en échangeant leurs copies. Décidée à tout faire pour l’aider, elle ne sait pas en revanche que derrière la pathologie de l’homme se cache un secret redoutable.
(1) Grasset, 608 p., 21,50 euros.
(2) Actes Sud, 366 p., 23,80 euros.
(3) Fleuve, 549 p., 20 euros.
(4) Fleuve, 439 p., 20,50 euros.
(5) Belfond, 343 p., 21 euros.
(6) L’Archipel, 404 p., 22 euros.
(7) Héloïse d’Ormesson, 376 p., 20 euros.
DJ et médecin, Vincent Attalin a électrisé le passage de la flamme olympique à Montpellier
Spécial Vacances d’été
À bicyclette, en avant toute
Traditions carabines et crise de l’hôpital : une jeune radiologue se raconte dans un récit illustré
Une chirurgienne aux nombreux secrets victime d’un « homejacking » dans une mini-série