Que, par prudence, on ne s’attaque pas au « Trouvère », à « Aïda » ni même au « Requiem », qui demandent un quatuor d’excellents chanteurs et de grands moyens de mise en scène, se comprend aisément. Mais monter « Macbeth », ce devrait être jouer sur du velours. Le jeune Verdi s’essayait à Shakespeare avec la pièce à la dramaturgie la plus exemplaire et centrait l’action sur deux personnages principaux, dont une Lady pour laquelle il n’exigeait même pas qu’elle ait une belle voix, seulement quelques moyens vocaux… Au baryton-basse Macbeth, il confiait un chant qui demande un cantabile et un style exemplaires. À Amsterdam comme à Paris, on était loin du compte.
À Amsterdam, l’Opéra néerlandais présentait une nouvelle production, confiée à l’Allemand Andrea Breth. Le soprano italien Amarilli Nizza, qui chantait Lady Macbeth sans les moyens vocaux requis, était déjà la troisième Lady après des défections malheureuses. Le titulaire du rôle-titre, Scott Hendricks, souffrant, était remplacé à l’avant-scène par le baryton finlandais Tommi Hakala, tandis que son rôle était mimé sur scène un peu au hasard par un comédien assez insignifiant téléguidé par une oreillette. Le résultat était d’autant moins convaincant que la mise en scène d’Andrea Brethh est de celles que l’on voudrait ne plus voir aujourd’hui. On croyait le Regietheater mourant. On a eu hélas la preuve du contraire, avec un décor d’une grande pauvreté d’imagination et une mise en scène ne permettant à aucun moment de percevoir l’atmosphère criminelle pernicieuse ou les indicibles conflits humains. Tout était dans la violence, la lourdeur et l’explicite. L’ensemble était aussi plat que la lande dans laquelle les sorcières feuillettent infatigablement de vieux livres. Fort heureusement, le Nederlands Philharmonisch Orkest, sous la direction très claire et soignée de Marc Albrecht, et le chœur de l’Opéra National ont sauvé la soirée.
Pas de frisson
Au Théâtre des Champs-Élysées, on a fait appel à l’Italien Mario Martone, directeur du Teatro Stabile de Turin et cinéaste. Rendons-lui justice pour avoir fait le ménage sur scène : pas d’encombrants décors, beaucoup de suggestions, mais quand même la présence de chevaux… dont on apprend dans le programme qu’il s’agit d’un hommage à Patrice Chéreau. Ici encore une Lady (Susanna Branchini) sans les moyens vocaux demandés par le rôle, mais avec un tempérament scénique indéniable. Le Macbeth de Roberto Frontali déçoit aussi, chanté sans finesse, ni sens de la ligne vocale. Les deux sont dirigés sans vrai relief, on leur fait même exécuter un petit pas de danse après l’assassinat du roi Duncan ! La scène du banquet ne donne pas le frisson. Bref un autre ratage. Et, à Paris, la soirée n’aura pas été sauvée par l’Orchestre national, que Daniele Gatti dirige avec une absence totale de sens dramatique.
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