D'ici et d'ailleurs

Des pianistes inspirés

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Publié le 27/05/2019
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Jazz2-Bourgeyx

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Jazz3-Beauroy

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Jazz1-Horvath

Jazz1-Horvath

Originaire de Roumanie, installée à Paris depuis plusieurs années, la pianiste et compositrice Ramona Horvath s'est frayé un chemin dans le monde souvent encombré du piano jazz, grâce à ses bases classiques, son désir d'ouverture musicale et surtout sa vénération pour la musique de Duke Ellington.

Dans chacun de ses disques récents, l'esprit du grand Duke fait une apparition. Plus ou moins courte. Dans son nouveau CD, « le Sucrier Velours » (Black & Blue/Socadisc), gravé en duo avec le contrebassiste Nicolas Rageau, il est invoqué à deux reprises, dont le titre de l'album. De même que celui qui fut sa plume, Billy Strayhorn, ainsi que Tadd Dameron et Richard Rogers, un créateur de standards. Quatre compositions originales complètent cet opus.

Outre la parfaite osmose entre les deux protagonistes, ce qui interpelle à l'écoute de ces plages, c'est le traitement subtil et très élaboré des mélodies, avec une délicieuse pointe À écouter le 28 mai au Sunside et le 2 juin à la Bellevilloise, à Paris.

À l'école américaine

Né à Bordeaux en 1972, Vincent Bourgeyx a fait ses classes à New York, après avoir obtenu une bourse pour le très réputé Berklee College of Music de Boston. Dans la capitale mondiale du jazz, il côtoie Al Grey, Ravi Coltrane, Mark Turner, Avishai Cohen et Jane Ira Bloom. Avant de revenir en France et de jouer avec Sylvain Beuf, André Ceccarelli, Éric Le Lann, sans oublier d'accompagner des jazzmen américains de passage, comme Steve Grossman.

Très solide sideman, le pianiste est également un leader réputé, qui sait faire vivre le jazz comme il l'a appris outre-Atlantique. Une doctrine et un savoir-faire qui imprègnent son nouvel album, « Cosmic Dream » (Paris Jazz Underground/L'Autre Distribution). Entouré de David Prez (saxe-ténor), Matt Penman (contrebasse) et Obed Calvaire (batterie), il alterne de superstandards de Cole Porter, Billy Strayhorn et Horace Silver, qui subissent un traitement très personnel sans être altérés, et ses propres compositions, d'une rare exigence harmonique et mélodique, débouchant sur d'expressives improvisations. À Paris, au Sunside, les 7 et 8 juin.

 

Né et résidant en Martinique, Maher Beauroy passe aussi par le Berklee College of Music de Boston, le Graal pour les jazzmen, dont il sort avec un prix (Performance Division Piano Award). Suivent de multiples rencontres et concerts, pour aboutir à l'enregistrement d'un premier album, « Washa ! » (Déclic Jazz/Aztec Music/PIAS). Un travail en quintet (plus un invité sur un titre), irrigué par les différentes cultures du jeune leader, la musique classique et le jazz de ses études et ses racines antillaises, sur des compositions personnelles et deux reprises de thèmes locaux.

Une belle exploration esthétique et mélodieuse du jazz caribéen qu'il présentera le 19 juin au club Le Nubia de la Seine musicale, à Boulogne-Billancourt.

Didier Pennequin

Source : Le Quotidien du médecin: 9753