En 2015, pour l’ouverture de l'exposition universelle de Milan, le Teatro alla Scala donnait « Turandot », de Puccini, dans la version achevée par Luciano Berio (1 DVD Decca). Avec une mise en scène d’un modernisme raisonnable de Nikolaus Lenhoff, des costumes très inventifs d’Andrea Schmidt-Futterer, une direction surchauffée de Riccardo Chailly, à la tête du superbe orchestre maison et de son chœur, mettant en avant la modernité de la partition. Et surtout une distribution brillante, dont le trio de tête restera une référence : Maria Agresta parfaite en Liu, Aleksandrs Antonenko, très solide Calaf, et surtout Nina Stemme en Turandot. Une incroyable prise de rôle pour cette chanteuse suédoise, qui, depuis des débuts fracassants en Isolde au festival de Glyndebourne, fait une carrière sans faute.
Plusieurs DVD d’archives réalisés par Idéale Audience et déjà publiés séparément ont été réunis pour « Great Voices of the 20th Century », un Blu Ray Disc de la Collector’s Edition à la durée record de quatorze heures (1 BRD EuroArts). Un trésor qui regroupe des enregistrements vocaux de Régine Crespin, Elisabeth Schwarzkopf, Gundula Janowitz, Dietrich Fischer-Dieskau, Julia Varady, Rita Streich, Boris Christoff, Tito Gobbi, Irmgard Seefried, Denise Duval, Wolfgang Windgassen et Victoria de Los Angeles. L’affiche parle d’elle-même, on ajoutera seulement qu’il s’agit d’une archive inestimable de l’âge d’or du chant du siècle dernier avec une qualité technique aussi bonne que possible.
Des curiosités
Filmé à l’Opera national de Lorraine à Nancy en 2012, « Artaserse », de Leonardo Vinci (1696-1730), est une curiosité lyrique qui ravira les amateurs de voix de contre-ténor (2 DVD Erato). Pas moins de six et non des moindres (Philippe Jaroussky, Franco Fagioli, Max Emanuel Cencic, Valérie Barna-Sabadus, Yuri Minenko et Juan Sancho) s’affrontent dans ce long drame romain, mis en scène par Silvio Purcarete et dirigé par Diego Fasolis.
En mai 1993, Lyon inaugurait luxueusement son opéra, entièrement refait par Jean Nouvel, avec quatre spectacles, dont un seul, le ballet « Coppelia » réalisé par Maguy Marin, était passé à la postérité. Louis Erlo, le directeur, avait pour l’occasion, à défaut de pouvoir le montrer intégralement, concocté un curieux montage raccourci de l’unique opéra d’Offenbach, sous le titre « Des Contes d’Hoffmann ». Un OVNI lyrique dans lequel le personnage du roman d’E.T.A. Hoffmann revit ses trois amours comme un cauchemar. La distribution était brillante pour l’époque (Natalie Dessay, Barbara Hendricks, José Van Dam, Gabriel Bacquier, Isabelle Vernet) et les Chœurs de l’Opéra de Lyon étaient magnifiques, mais cela reste une bien étrange curiosité (1 DVD ArtHaus Musik).
Il y a dix ans Pier Luigi Pizzi montait pour le Teatro Real de Madrid une très jolie représentation de « L'Orfeo », de Monteverdi, dans des costumes somptueux signés par lui, tout comme le décor, très efficace. La réalisation orchestrale des Arts Florissants avec les Sacqueboutiers de Toulouse est formidablement animée. Malheureusement, la distribution n’est pas à la hauteur, avec certains chanteurs trop éloignés du style monteverdien, particulièrement, dans le rôle-titre, le baryton allemand passe-partout Dietrich Henschel (1 DVD Dynamic).
Pour « les Noces de Figaro » de Mozart enregistrées au Théâtre des Champs-Élysées en 2004, on pourrait dire le contraire. La production de Jean-Louis Martinoty et Hans Schavernoch est hideuse, avec un fatras d’accessoires et de toiles peintes. La direction d’acteurs alterne quelques bonnes idées et des vulgarités, mais, rendons-lui cette justice, clarifie bien la situation embrouillée du dernier acte. Ici, c’est la distribution qui est remarquable, très équilibrée, avec dans certains rôles des débutants qui ont fait une grande carrière, comme Luca Pisaroni (Figaro) et Angelika Kirchschlager et l’excellent comte de Pietro Spagnoli. René Jacobs dirige le Concerto Köln, avec un continuo génial du regretté claveciniste brésilien Nicolau de Figueiredo (1 DVD et 1 BRD BelAir Classiques).
Enfin, enregistrée en 2015 au Metropolitan Opéra de New York, « La Donna del Lago », d’après « la Dame du lac » de Walter Scott, dans une mise en scène classique de Paul Curran et de beaux costumes historiques, affiche une distribution impeccable. Joyce DiDonato (Elena), Juan Diego Flórez (Giacomo), Daniela Barcelona (Malcolm) et John Osborn (Rodrigo) rivalisent dans cet ouvrage belcantiste virtuose et d’un romantisme exquis, rarement représenté (1 DVD Erato).
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