Petrucciani, EST, Barloyd and Co

Des coffrets d'anthologie

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Publié le 10/12/2018
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Jazz-Michel Petrucciani

Jazz-Michel Petrucciani

Jazz-At Barloyds

Jazz-At Barloyds

Jazz-Petrucciani

Jazz-Petrucciani
Crédit photo : Mockups Design

Jazz-Barloyd

Jazz-Barloyd

Jazz-EST

Jazz-EST

Il y a vingt ans (le 6 janvier 1999), Michel Petrucciani refermait définitivement le couvercle de son piano, à 37 ans. Il laissait derrière sa frêle personnalité, doublée d'un immense talent pianistique et de compositeur, un vide musical et humain qui n'a jamais été totalement comblé.

Sur la fin de sa brillante carrière, il avait rejoint Dreyfus Jazz, l'écurie du producteur Francis Dreyfus, pour enregistrer plusieurs albums mémorables, en solo ou avec quelques-uns des jazzmen français et américains les plus en vue à l'époque, comme Eddy Louiss (orgue) et Stéphane Grappelli, pour des duos homériques, Marcus Miller, Tony Williams, Roy Haynes et Steve Gadd (batterie), Dave Holland (contrebasse).

Ces albums d'anthologie sont proposés dans un coffret, « Michel Petrucciani - Dreyfus Jazz Complete Recordings » (BMG), rassemblant les 12 CD sortis sous le label depuis 1994, plus 3 DVD, dont le documentaire « Lettre à Michel Petrucciani » de Frank Cassenti. Une très belle évocation, non assortie, malheureusement, d'un indispensable livret et de quelques images d'archives !

Jusqu'à la disparition tragique de son leader, Esbjörn Svensson, il y a dix ans lors d'un accident de plongée, à 44 ans, le groupe suédois E.S.T. était considéré comme un des ensembles phares de la scène jazz internationale. Sans toutefois bouleverser les codes du trio piano-contrebasse-batterie, ces jazzmen venus du Nord (outre le pianiste, Dan Berglund, contrebasse, et Magnus Öström, batterie/percussions) avaient redonné, grâce à leur extraordinaire homogénéité, un nouveau souffle épique à une formule basique.

Ces instants musicaux exceptionnels sont à retrouver dans un coffret de 3 CD intitulé « E.S.T. Essentials » (ACT), qui regroupe trois des albums de la carrière abrégée du groupe, « From Gagarin's Point of View » (1999), « Strange Place for Snow » (2002) et « Viaticum » (2005). Ou tout l'art et l'expression d'un trio nordique qui a marqué de son empreinte le jazz vivant et actuel.

Restauré patiemment avec amour et passion, un piano Steinway D, modèle grand concert, peut retrouver une seconde jeunesse quand il est mis entre les doigts de certains des meilleurs pianistes de l'école de jazz française, et de leurs invités.

Une initiative due au pianiste Laurent Courthaliac (alias Barloyd) qui a convié huit de ses alter ego, du vénérable Alain Jean-Marie au benjamin Fred Nardin, à s'exprimer en solo sur l'instrument. Des solos enregistrés que l'on peut découvrir avec « At Barloyd's - Piano Solo » (9 CD, Jazz & People). Une collection de standards (plus d'une centaine !) qui mettent en valeur des pianistes venus d'horizons et d'écoles différents, tout simplement amoureux d'une seule et même musique. En concert les 8 et 9 février au Sunside à Paris.

 

 

 

Didier Pennequin

Source : Le Quotidien du médecin: 9709