Théâtre
Devant une très belle toile peinte qui représente un paysage de parc, eau et végétation luxuriante, un homme et une femme font face à la salle. Ils ont des peignoirs blancs tels ceux que l’on porte en cure. Ils sont à Divonne-les-Bains. Jean (Michel Fau) fait une offre étrange à une jeune femme qu’il vient d’aborder. Juliette (Pascale Arbillot) est assez décontenancée, mais séduite. Que lui offre-t-il ? Un amour idéal.
Chacun est marié de son côté. Jean avec Germaine (Léa Drucker), Juliette avec Roger (Pierre Cassignard). Le décor (Bernard Fau), partagé en deux, nous présente les salons, l’un traité en blanc, l’autre en noir. Les vêtements des jeunes femmes, l’une plutôt Chanel, l’autre plutôt Courrèges (costumes de David Belugou), nous donnent une indication d’époque : les années 1960. Les deux hommes sont industriels. Il n’est jamais question d’enfants.
Michel Fau nous fait redécouvrir cette comédie d’André Roussin (1911-1987). Elle est originale, audacieuse, allègre, merveilleusement écrite, elle est féroce et si bien mise en scène et interprétée qu’elle n’a pas pris une ride. Elle est exactement comme la musique choisie pour l’accompagner : des pages d’Henri Sauguet, délicates et aussi brillantes et heureuses que porteuses d’une mélancolie certaine.
Jean se contente d’envoyer des lettres à Juliette. Il ne lui demande rien d’autre. Mais évidemment, cela fait craquer les deux couples… N’en disons pas plus, car « Un amour qui ne finit pas » est une curiosité à découvrir, à déguster.
Les comédiens sont irrésistibles. Ils interprètent leurs personnages avec une sincérité délicieuse. C’est drôle, enlevé, désinvolte. Ils suivent leurs partitions avec une musicalité étourdissante. Ajoutons une petite bonne (Audrey Langle) et un curiste très élégant, en épilogue (l’excellent Philippe Etesse).
Une comédie idéale en ces beaux jours, qui nous fait redécouvrir le talent de l’auteur de « la Petite Hutte » et des « Œufs de l’autruche ». Un auteur original, merveilleusement ravivé par Michel Fau.
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