Jazz-rock
À l’approche de la cinquantaine (il fêtera ses 50 ans le 13 décembre), Lucky Peterson s’impose comme l’un des bluesmen de la nouvelle génération. Chanteur/guitariste mais aussi claviériste (piano/orgue) et compositeur, il participe à la relève grâce à sa musique et à ses textes ancrés dans les ingrédients de la musique dite du diable et par son énergie bouillonnante et son extraordinaire capacité de communication. Son dernier album, « Travelin’ Man » (JSP Records/Socadisc) en est la meilleure démonstration. Enregistré en live au Ronnie Scott’s, le célèbre club de jazz de Soho, à Londres, accompagné par des cuivres, il rend un très bel hommage, à travers onze compositions originales (en binôme avec le producteur Steven Washington), à ces formes rétro du blues qui savent garder intacte la tradition tout en affichant une certaine fraîcheur musicale.
Eric Bibb s’est installé dans le monde du blues moderne comme une sorte de troubadour. Une fonction sociale occupée bien avant lui par les voyageurs solitaires du blues, qui arpentaient de delta du Mississippi et forçaient le destin en remontant le fleuve vers la terre promise que pouvait être Chicago. Son nouvel opus, le bien nommé « Blues People » (Dixiefrog/Harmonia Mundi), dont le titre fait référence au livre écrit en 1963 par l’écrivain afro-américain LeRoi Jones (devenu Amiri Baraka), évoque le cheminement vers la liberté des Noirs dans l’Amérique blanche. Bien loin du romantisme de ses dernières productions ou même de son duo avec le chanteur malien Habib Koité, « Blues People » fait référence à plusieurs figures mythiques de la lutte pour les droits civiques, comme Martin Luther King, et veut dénoncer les injustices qui existent encore au XXIe siècle aux États-Unis. Un album engagé, qui se veut avant tout un message d’espoir et de paix. Le guitariste/chanteur s’est entouré de nombreux invités, comme le grand Taj Mahal, le groupe vocal The Blind Boys of Alabama, l’harmoniciste français Jean-Jacques Milteau, le bluesman new-yorkais Poppa Chubby ou encore la chanteuse Leyla McCalla. Eric Bibb sera à Paris le 17 novembre, au festival Blues au 13, et le 15 décembre, à la nuit TSF Jazz à l’Olympia.
Prophète et philosophe, Mighty Mo Rodgers est surtout un témoin, qui, à travers l’histoire et le passé ancestral de son peuple et de son propre héritage, se veut un conteur du temps présent. Chacun de ses disques est un périple musical habité et porté par des souvenirs personnels, familiaux ou historiques. « Mud’n Blood » (DixieFrog/Harmonia Mundi), son dernier CD, sous-titré « A Mississippi Blues Tale », n’échappe pas cette démarche. C’est en fait à un long périple auquel nous convie le chanteur, un périple dans une région fondatrice et dans celle d’un monde musical qui enchante les auditeurs mais qui demeure sombre pour ses interprètes. Le blues comme vaccin contre les maux de la société ? Pourquoi pas ?
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