Livres
Qui connaît « le Chat du Rabbin » – pour ne citer qu’une parmi la centaine de bandes dessinées de Joann Sfar, qu’il a portée à l’écran et qui a été César du meilleur film d’animation – sait que le dessinateur et scénariste n’y va pas de main morte dans le loufoque pour exprimer ses idées. Devenu romancier, il met en scène, dans « le Plus Grand Philosophe de France », autour d’un pirate juif hollandais, disciple de Spinoza, bien qu’il ne l’ait jamais lu, une série de personnages excentriques. Il leur arrive les choses les plus incroyables, sous l’œil indifférent de Dieu, qui préfère le sport au spectacle désolant des humains qui s’acharnent à chercher un sens à l’existence et à croire en lui. Le conte philosophique revu et corrigé avec truculence et intelligence (Albin Michel, 545 p., 23 euros).
Couronné meilleur livre comique britannique l’année dernière, « la Grande Ménagerie » est l’œuvre d’Howard Jacobson, auteur d’une dizaine de romans, dont « la Question Finkler », qui a remporté le Man Booker Prize en 2010. Le roman a pour héros un écrivain promis à un bel avenir, mais tellement obnubilé par ses amours, tiraillées entre sa femme et… la mère de sa femme, qu’il sombre dans une sorte de mélancolie acidulée. Qui le conduit, entre deux poussées de désir pour l’éblouissante rousse Vanessa et la non moins flamboyante Poppy, à dénoncer et déplorer, en faisant un procès dérisoire et comique du monde de l’édition, la disparition de l’écriture, de la littérature et de la lecture. Tout est dans la manière de le dire, d’une manière très « british », évidemment (Calmann-Lévy, 367 p., 21,90 euros)
Sophie Kinsala,connue aussi sous son nom d’épouse, Madeleine Wickham, est notamment à l’origine de la série-culte des aventures d’une « Accro du shopping ». Présentée comme « hilarante, émouvante et very sexy », sa nouvelle comédie, « Nuit de noces à Ikonos », a pour thème les abracadabrantesques manœuvres d’une jeune femme pour empêcher sa sœur, qui vient d’épouser par dépit un vague ancien flirt, de consommer cette union express et faire annuler le mariage. Inutile de dire que le chemin vers la Grèce, où doit se passer la nuit de noces, sera truffé d’embûches, d’autant que s’y mêlent l’ex-fiancé, qui regrette d’avoir rompu, et l’associé méfiant du mari (Belfond, 489 p., 19,95 euros).
Les Spellman sont une famille et mieux, une dynastie de détectives privés complètement déjantés, apparue il y a huit ans sous la plume de Lisa Lutz, avec « Spellman & Associés ». Le cinquième titre de la série, « Rien ne va plus chez les Spellman ! » annonce la couleur : la maison est en pleine ébullition, les querelles de personnes s’ajoutent aux problèmes de boulot, ce qui assure rebondissements en tous genres, situations surréalistes et réparties décapantes. Pour les amateurs de comédies policières décalées (Albin Michel, 452 p., 22 euros).
Archéologue de formation, auteure de plusieurs romans historiques, la Suédoise Catharina Ingelman-Sundberg fait avec succès une première incursion dans le roman contemporain. Avec des personnages qui appartiennent toutefois au monde « ancien », puisque les héros de « Comment braquer une banque sans perdre son dentier » accusent bien 80 ans au compteur. Qu’importent les cheveux blancs et les déambulateurs : s’estimant mal traités dans leur maison de retraite, la bande des cinq décide de commettre un braquage afin de se faire arrêter et de couler des jours plus heureux en prison ! Une folle aventure menée par des personnages excentriques, qui pose la question, dans l’air du temps, de la place des personnes âgées dans la société (Fleuve éditions, 423 p., 19,90 euros).
Vendu à près d’1,5 million d’exemplaires en Allemagne et traduit dans 35 langues, « Il est de retour » est le premier roman de Timur Vermes, un journaliste de mère allemande et de père juif hongrois réfugié en Allemagne en 1956. Le héros et narrateur est Hitler, qui ressuscite dans le Berlin d’aujourd’hui et qui, pas content de voir ce que le pays est devenu avec une femme à sa tête et des Turcs plein les rues, s’efforce d’accomplir enfin ce qu’il n’avait pu achever, en s’appuyant en particulier sur les médias, trop contents de l’aubaine. Se défendant d’avoir banalisé le mal, l’auteur a voulu montrer, en faisant du Führer non un monstre ou un clown mais un démagogue au discours séduisant, comme il pouvait être facile de le suivre, dans des périodes de crise notamment, et avec l’appui de YouTube et des réseaux sociaux. Une satire pour rire et réfléchir (Belfond, 406 p., 19,33 euros).
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