Yuri Grigorovich, danseur étoile du Kirov, a été pendant trois décennies, de 1964 à 1995, le patron absolu de la danse au théâtre Bolchoï de Moscou, record de longévité pour un directeur du Ballet. Sa carrière a coïncidé avec l'ère soviétique, dont il a été le chorégraphe emblématique, titulaire du prix Lénine et du titre de Héros du travail socialiste, la plus haute distinction possible, .
Les étoiles de Grigorovich ont été Plisseskaia, Bertmetssova, Maximova, Vassiliev, Māris Liepa, Mohamedov, ses compositeurs de prédilection Khatchatourian, Chostakovitch et Prokofiev. Son ballet « Spartacus » est célébrissime dans le monde entier.
À l'occasion de son 90e anniversaire, Bel Air Classiques publie un passionnant documentaire de Denis Sneguirev, avec des images d'archives inédites en Occident et des témoignages à la gloire de cet immense chorégraphe, et une version enregistrée au Bolchoï en 2016 de « l'Âge d’or. The Golden Age ». Le ballet est moins emblématique que « Spartacus » et « Ivan le Terrible » mais il a un charme indéniable.
Créé à l'origine au Kirov de Leningrad, en 1930, sur la toute première musique de ballet de Chostakovitch, restée célèbre par la « Suite » qu’il en a tirée, dont la ravissante polka, « l’Âge d’or » n'eut guère de succès et fut même interdit en raison de sa musique jazzy, parodique mélange de cabaret, danses américaines et exotiques. Son intrigue politisée évoquait les aventures de l’équipe nationale de football soviétique en pays capitaliste.
Dans sa deuxième vie, le livret a été révisé et il en existe deux versions, dont celle de Grigorovitch. Ne connaissant pas l’original, on ne peut que supposer qu’elle édulcore beaucoup le propos, avec son intrigue déplacée dans un restaurant-cabaret et son histoire d’amour à rivalités sur fond de brigandage dans les Années folles. Il serait intéressant de la comparer avec celle du théâtre Mariinsky en 2006, avec son action transposée à notre époque.
Comme toujours, Grigorovich a réalisé une chorégraphie énergique qui fait la part belle aux ensembles et valorise le corps de ballet. Des deux couples rivaux, celui formé par les vedettes du Bolchoï Ekaterina Krysanova (Lyuska) et Mikhail Lobukhin (Yashka), crève l’écran. L'autre couple est dansé avec moins d’investissement par Nina Kaptsova et Ruslan Skortsov. Mention pour le meneur de revue du cabaret Vyacheslav Lopatin, virtuose danseur de caractère. Le corps de ballet du Bolchoï est admirable dans une chorégraphie très animée qui réserve à ses solistes de très beaux pas de deux.
Pavel Klinichev dirige avec causticité cette musique aux lignes acérées, assez voisine dans sa verve satirique de celle du « Nez ».
DJ et médecin, Vincent Attalin a électrisé le passage de la flamme olympique à Montpellier
Spécial Vacances d’été
À bicyclette, en avant toute
Traditions carabines et crise de l’hôpital : une jeune radiologue se raconte dans un récit illustré
Une chirurgienne aux nombreux secrets victime d’un « homejacking » dans une mini-série