Comme le titre ne peut le laisser ignorer, « Opération Beyrouth », de Brad Anderson, nous emmène dans le chaos libanais. En 1982. Tony Gilroy (« la Mémoire dans la peau », « Michael Clayton », « Rogue One : A Star War Stories ») en avait imaginé le scénario dans les années 1991, mais aucun producteur ne s'était lancé. Jusqu'au succès d'« Argo », en 2012, montrant qu'un thriller politique se déroulant au Moyen-Orient pouvait marcher.
Beyrouth, donc, en 1982. Mason Skiles y a vécu comme diplomate dix ans auparavant, jusqu'à un drame. Dépressif et alcoolique, il est devenu négociateur dans les conflits d'entreprise quand il est attiré à nouveau dans la capitale libanaise pour tenter de sauver un ancien ami. Gouvernement américain, CIA, OLP, factions diverses, Israël : dans le chaudron libanais les intérêts des uns et des autres sont explosivement contradictoires.
Notre héros, qui était loin de tout cela, aura bien du mal à démêler les fils complexes des dangereuses manipulations dont il est l'objet. Et le spectateur parfois aussi. Mais pas besoin de connaissances géopolitiques et historiques pour suivre l'action, menée à un bon rythme. Et le personnage est suffisamment complexe pour qu'on s'y attache, Jon Hamm, qu'on ne présente plus depuis « Mad Men », lui donnant l'épaisseur nécessaire.
Deux filles et des fusils
« My Pure Land » : Sarmad Masud, qui se décrit comme « un fier Pakistanais Britannique », a voulu tourner son premier long métrage dans le pays d'origine de sa famille et trouvé sa matière vive dans l'histoire vraie de Nazo Dharejo qui, jeune fille, a dû prendre les armes contre 200 bandits pour sauver sa maison.
Dans cette région isolée du Pakistan, les terres sont l'objet de toutes les convoitises et les querelles de famille se règlent les armes à la main, tandis que la corruption met souvent la police du mauvais côté. Ainsi la famille de Nazo ne peut-elle compter sur une aide officielle, quand son oncle revendique la maison dans laquelle elle habite avec son père, sa mère, son frère et sa jeune sœur. Son frère disparu, son père emprisonné injustement, sa demeure assiégée par son oncle et des complices, Nazo et sa sœur doivent se défendre quasi seules.
Deux très jeunes filles fusils en main essuyant les attaques. Ce sont les premières images. Le réalisateur alterne les scènes du présent, le siège, et celles du passé proche, qui expliquent peu à peu comment on en est arrivé là. Le tournage a été mouvementé, voire dangereux, mais le combat de Nazo, qui est aussi celui pour l'égalité des filles, méritait bien un film.
D'autres films
« Je vais mieux », comédie de Jean-Pierre Améris (« les Émotifs anonymes »), d'après un roman de David Foenkinos, qui a pour héros un quinquagénaire (Éric Elmosnino) qui souffre d'un terrible mal de dos. Autre comédie, « Demi-sœurs », de Saphia Azzedine et François-Régis Jeanne, avec Sabrina Ouazani, Charlotte Gabris et Alice David (trois demi-sœurs qui n'ont rien en commun héritent de leur père biologique un bel appartement parisien).
« Mon Ket », première réalisation de François Damiens (un détenu en cavale pour retrouver son fils), tourné entièrement en caméra cachée. « L'Extraordinaire Voyage du fakir », du Canadien Ken Scott (« Starbuck »), d'après le best-seller de Romain Puértolas, les aventures d'un jeune Indien en Europe, une fable qui évoque, entre autres, le sort des migrants.
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