* Les fantômes du passé hantent souvent la mémoire des jazzmen actuels. Chez Laurent Marode, c'est celui de Charles Mingus et de ses fameux Workshop des années 1960. Aux commandes d'un nonet comprenant plusieurs pointures du jazz hexagonal (dont Fabien Mary, trompette, David Sauzay, saxophone-ténor/flûte, Jerry Edwards, trombone, ou Mourad Benhammou, batterie), le pianiste/compositeur/arrangeur évoque et invoque notamment l'esprit du grand Charles du jazz. Mais aussi ceux de Miles Davis, Lee Konitz ou Oliver Nelson. Des précurseurs qui planent au-dessus, et surtout, dans « Starting Soon » (Black&Blue/Socadisc), son nouvel album. Avec des compositions originales (sauf deux) à l'écriture précise et aux arrangements soignés, l'excellent leader offre à un collectif très structuré et homogène, d'où émergent de solides solistes, des bases de lancement pour des chorus fougueux, volubiles et endiablés. Ces improvisations mordantes et ce travail d'écriture pointilleux seront à découvrir en direct le 29 janvier au New Morning, à Paris.
* Convié à s'exprimer dans le cadre de la Mission pour le Centenaire 14-18, le jeune pianiste Paul Lay, qui collectionne les récompenses aussi bien en musique classique que dans le jazz, a redécouvert, et surtout remis aux goûts du jour, des thèmes populaires de la fin du XIXe et du début du XXe siècles. Ces morceaux plus que centenaires, ainsi que ses compositions personnelles, se retrouvent dans « Deep Rivers » (Laborie Jazz/Socadisc/Idol), un album qui évoque les premiers ragtimes (« Maple Leaf Rag » de Scott Joplin), l'arrivée du jazz en France dans les bagages des troupes américaines, les scènes de Broadway ou encore les affres de la guerre de Sécession et Nina Simone (« Go to Hell »).
Pour s'approprier cette entreprise aux accents historiques, le leader/compositeur s'est adjoint le concours de la vocaliste expérimentale et avant-gardiste suédoise Isabel Sörling, du contrebassiste Simon Tailleu (compagnon de route de jazzmen comme Wynton Marsalis ou Michel Portal) et de plusieurs invités. Ils seront le 6 février à Paris dans le cadre du festival Au fil des voix.
* Fils du batteur Stéphane Huchard, le pianiste Noé Huchard, 20 ans à peine, est en train d'avancer ses pions sur la scène du jazz en France. Sachant d'où il vient, le jeune homme, très présent dans les clubs parisiens et de nombreux festivals, a décidé, pour son premier disque en trio, « Song For » (Soupir Music/Socadisc), de convoquer les frères Gershwin et le tandem Miles Davis/John Lewis (« Milestone Old ») au milieu de ses propres compositions, fortement inspirées par la musique classique européenne. Un leader d'aujourd'hui — et vraisemblablement de demain — qui cultive l'éclectisme de façon tout à fait respectable. À découvrir le 31 janvier au Duc des Lombards, à Paris.
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