Pianistes d'hier et d'aujourd'hui

Claviers avertis

Par
Publié le 29/05/2017
Article réservé aux abonnés
Jazz-Richie Beirach

Jazz-Richie Beirach
Crédit photo : LAURA CARBONE

Jazz-Aaron Parks

Jazz-Aaron Parks
Crédit photo : BABINSKI/ECM RECORDS

Colosse, Oscar Peterson (1925-2007) l'était à plusieurs titres. Physiquement d'abord. Il impressionnait par sa carrure et sa stature. Musicalement ensuite. Le pianiste canadien savait en imposer, jusqu'à mériter une place unique au Panthéon de son instrument. Il est reconnu pour avoir dirigé des trios qui ont marqué l'histoire du piano jazz, avec notamment Barney Kessel et Herb Ellis (guitare), Ray Brown (contrebasse) et Ed Thigpen (batterie), et, dans les années 1970, Niels-Henning Oersted Pedersen (basse) et Joe Pass (guitare). Mais la liste des jazzmen avec lesquels il a joué et enregistré va de Lester Young et Billie Holiday à Freddie Hubbard, en passant par Stéphane Grappelli et Louis Armstrong.

C'est dire à quel point il était courtisé pour l'excellence de son jeu au swing sans faille. Que l'on peut redécouvrir à l'occasion de la parution de « The Oscar Peterson Trio - 1957-1962 » dans la collection « Live in Paris » (Frémeaux & Associés, 3 CD). De superbes enregistrements gravés en direct depuis l'Olympia, alors que notre géant du piano était à l'apogée de sa virtuosité - technique, mélodique et inventive -, entouré de ses meilleurs compagnons pour réinventer les standards du répertoire. Un must !

À 34 ans, Aaron Parks est l'une des figures montantes de la dernière génération de pianistes. Brillant et très prometteur, il a déjà accompagné Terence Blanchard, Christian Scott et Ambrose Akinmusire (trompette), Kurt Rosenwinkel (guitare), le collectif James Farm de Joshua Redman (saxes) et se produit actuellement avec l'oudiste tunisien Dhafer Youssef. En compagnie de Ben Street (contrebasse) et du vénérable Billy Hart (76 ans, batterie), il vient d'enregistrer dans des studios du sud de la France, « Find The Way » (ECM/Universal). Outre une reprise immortalisée par Rosemary Clooney qui donne le titre du CD, huit morceaux originaux, essentiellement des ballades et des tempi lents, aux harmonies lyriques, colorées et impressionnistes. Une oreille attentive s'impose.

Improvisations

La carte de visite du pianiste originaire de Brooklyn Richie Beirach comporte notamment les noms de Stan Getz, Chet Baker et Dave Liebman. Pour célébrer ses 70 ans et son dernier opus, « Live at Birdland New York » (ACT/PIAS), le claviériste a fait appel à des jazzmen de référence, Randy Brecker (trompette), George Mraz (contrebasse) et l'omniprésent Billy Hart (batterie), en plus du violoniste allemand Gregor Huebner (qui a fêté ses 50 ans en même temps que le leader). Une belle combinaison de talents, d'énergies positives, de sensibilités et de créations intuitives autour de thèmes mélodiquement variés, y compris une composition très avant-gardiste de John Coltrane, « Transition », et un clin d'œil à B. Bartok et J. S. Bach. Une démonstration collective d'improvisations.

Didier Pennequin

Source : Le Quotidien du médecin: 9584