Dans la réalisation de Peter Sellars, « Only the Sound Remains », que nous avons vu à sa création à Amsterdam dans le cadre de l'Opera Forward Festival 2016 (représentation dont témoigne un DVD sorti chez Erato), est moins enthousiasmant que ce que l’on a déjà pu entendre à Paris de Kaija Saariaho, notamment « L’Amour de loin ».
Pourtant, « Always Strong » (Tsunemasa) et « Feather Mantle » (Hagoromo), les deux pièces du théâtre nô japonais du XIVe siècle adaptées par Ezra Pound et Ernest Fenellosa, avec leurs deux personnages chacune et un contenu très poétique sur le thème de la disparition, sont un choix excellent et un substrat littéraire idéal. Benjamin Britten avait puisé à la même source pour réaliser son chef-d’œuvre, « Curlew River ».
Mais la compositrice finlandaise (née en 19582) n’a pas été inspirée au même degré et sa musique vocale comme les paysages symphoniques éthérés dont certaines parties sont traitées par des moyens électroniques souffrent, particulièrement dans « Always Strong », d’une certaine monotonie. Et Sellars, peut-être moins motivé du fait de l’abstraction des situations, n’a pas donné le meilleur de lui-même et est resté dans une certaine neutralité par rapport à l’action.
« Feather Mantle », qui fait intervenir une danseuse, la magnifique Nora Kimball-Mentzos, fait un peu oublier l’inertie de la première pièce, mais ne réussit pas à rendre passionnante une soirée pourtant courte (2 heures) et qui a, comme souvent, pâti de l'entracte, les deux pièces auraient gagné à être jouées sans interruption.
Des atouts musicaux
La réalisation musicale a cependant beaucoup d’atouts, avec deux excellents chanteurs, le baryton-basse Davone Tines et le contre-ténor Philippe Jaroussky, tous deux débutant à l’Opéra de Paris. Leurs lignes musicales sont hélas monotones et s’il n’y avait pas certains artifices de réverbération et surtout l’effet très frappant de contraste entre ces deux voix si typées, l’ennui pourrait s’installer.
L’ensemble instrumental, très raffiné dans sa composition, avec un kantele, instrument à cordes pincées traditionnel de Carélie, et une intéressante combinaison entre un quatuor de cordes et un grand choix de flûtes et de percussions, ainsi qu’un quatuor vocal, était agrémenté d’effets stéréophoniques, d’enveloppement et d'une musique électronique additive.
La scénographie très minimaliste de Julie Mehretu, les magnifiques costumes de Robby Duiveman, ainsi que de très beaux éclairages de James Ingalls donnent une unité esthétique assez irréelle à ce spectacle. La direction d’acteurs de Peter Sellars, statique à Amsterdam, sera peut-être vivante au Palais Garnier.
DJ et médecin, Vincent Attalin a électrisé le passage de la flamme olympique à Montpellier
Spécial Vacances d’été
À bicyclette, en avant toute
Traditions carabines et crise de l’hôpital : une jeune radiologue se raconte dans un récit illustré
Une chirurgienne aux nombreux secrets victime d’un « homejacking » dans une mini-série