CLASSIQUE - Bruckner par Haitink et Tchaïkovsky par Gergiev

Captations d’exception

Publié le 30/01/2012
Article réservé aux abonnés
1327889756319136_IMG_76380_HR.jpg

1327889756319136_IMG_76380_HR.jpg

1327889753318189_IMG_76269_HR.jpg

1327889753318189_IMG_76269_HR.jpg

1327889755318228_IMG_76270_HR.jpg

1327889755318228_IMG_76270_HR.jpg

PARMI les dernières parutions, signalons celle d’une mémorable « Quatrième Symphonie » de Bruckner par Bernard Haitink, à la tête du London Symphony Orchestra (LSO), enregistrée au Centre Barbican de Londres en juin 2011 (1). Le vieux maestro, qui a beaucoup fréquenté Bruckner, notamment avec le Concertgebouworkest, dont il a été le directeur musical pendant de longues années, donne ici une version beaucoup plus libre et détachée, fruit de la grande maturité qu’il tire du somptueux LSO. On a rarement entendu le Scherzo, avec son trio « Nicht zu schell », aussi céleste et aérien. Une très grande référence.

De son côté, le label Mariinsky a publié cette année deux opéras enregistrés à Saint-Pétersbourg, une « Lucia de Lammermoor » avec Natalie Dessay et Piotr Beczala et un « Parsifal » avec Gary Lehman et Violeta Urmana, qui auraient pu sans mal rester non publiés. Mais une superbe captation montre le ballet « Jewels » de Balanchine magnifiquement dansé par Ulyana Lopatkina et Igor Zelensky (2).

Un joyau.

Cependant, le vrai joyau de la série est la publication des Symphonies n° 4, 5 et 6 de Tchaïkovsky que l’orchestre du Mariinsky était venu jouer à Paris, salle Pleyel, en janvier 2010, avec trois concerts mémorables en janvier 2010 sous la direction de son patron Valery Gergiev (3). Un joyau technique avec une réalisation d’un intérêt constant mais aussi musical, tant l’état de grâce règne tout au long, avec une concentration du maestro et une réponse de l’orchestre à ses moindres intentions, inflexions, pour un Tchaïkovsky d’un très grand naturel, sans aucune afféterie, dans ces trois œuvres qu’ils ont souvent jouées ensemble. La qualité technique et instrumentale individuelle de chaque pupitre, tout comme la grande cohésion d’ensemble, forcent l’admiration. Les trente secondes de silence qui suivent la dernière note de l’adagio lamentoso final de « la Symphonie pathétique » résument à elles seules la perfection du concert.

L’enregistrement vidéo de Karajan de 1974 à la tête des Berliner Philharmoniker (1 DVD Universal) peut trembler sur ses bases : Gergiev et son Mariinsky sont désormais de redoutables concurrents.

(1) 1 CD SACD LSO Live.

(2) 1 DVD Mariinsky.

(3) 1 DVD Mariinsky.

OLIVIER BRUNEL

Source : Le Quotidien du Médecin: 9074