La venue à Paris du chef letton Andris Nelsons, futur patron de l’Orchestre du Gewandhaus de Leipzig, pour diriger la « Cinquième Symphonie » d’Anton Bruckner à la tête du Philharmonia Orchestra, a été un grand moment de janvier. Si l’orchestre, encaissé sur la scène du théâtre, sonne moins large que dans une salle de philharmonie, on a pu apprécier l’exceptionnelle qualité des cordes et des vents du Philharmonia et l’interprétation grandiose de ce chef, qui commence son deuxième cycle d’enregistrement des symphonies de Bruckner.
Mais l’événement de la rentrée a été la présentation des trois cycles de Lieder de Schubert en une seule semaine par le baryton allemand Matthias Goerne et le pianiste norvégien Leif Ove Andsnes. Matthias Goerne, malgré les réserves que l’on peut émettre sur son chant, sa statique scénique, l’expressionnisme de ses interprétations, est incontestablement aujourd’hui le meilleur interprète du Lied allemand, et particulièrement des Lieder de Schubert qu’il a beaucoup enregistrés. On le retrouve pour « la Belle Meunière », le plus difficile et le plus passionnant, car si complexe, des trois cycles, dans une excellente forme vocale (il vient d’aborder Wotan de « la Walkyrie » de Wagner au disque et sur scène). L’acoustique de la salle de l’Avenue Montaigne lui est cent fois plus favorable que celle de la Salle Pleyel, où il chantait auparavant.
Entre les deux interprètes, l’entente semble parfaite, même si l’on peut avoir l’impression que ces deux personnalités si fortes et différentes mènent sa barque chacun de son côté. Andsnes assure les relances avec beaucoup d’efficacité et maintient Goerne dans les rails d’un accompagnement très rythmique. De même, pour « le Voyage d’hiver », le tandem fonctionne magnifiquement pour une interprétation hallucinée.
À suivre au Théâtre des Champs-Élysées du 28 février au 13 mars*, « le Retour d’Ulysse dans sa patrie », de Claudio Monteverdi, dans une nouvelle production de Mariame Clément, dirigée par Emmanuelle Haïm. Deux femmes pour illustrer le triste destin de Pénélope, qui sera chantée par Magdalena Kozenà, Ulysse étant le ténor mexicain Rolando Villazón. À applaudir ensuite à l’Opéra de Dijon, les 31 mars et 2 avril.
* À 19 h 30. Places de 5 à 145 €. Tél. 01.49.52.50.50, www.theatredeschampselysees.fr
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