Classique
Filmée au Théâtre de la Monnaie de Bruxelles en 2012, la version de « Lulu », d’Alban Berg, réalisée par le sulfureux metteur en scène polonais Krzysztof Warlikowski, a joué de malchance : chef changé en cours de répétitions, interprète blessé et remplacé au dernier moment. C’est un grand spectacle de théâtre mais on ne comprend pas toujours ce qu’il s’y passe. Warlikowski n’a pas eu de mal à y caser son univers farfelu et ses fantasmes et on est loin de ce qu’est réellement « Lulu », un vaudeville sordide. Musicalement c’est excellent, même si les interprètes principaux, Barbara Hannigan (Lulu) et Charles Workman (Alwa), montrent ici et là leurs limites. Le meilleur vient de l’Orchestre de La Monnaie, formidable de précision et de poésie, dirigé par Paul Daniel (2 DVD Bel Air Classics).
Deux « Trouvère »
C’est de Berlin que nous vient un nouveau « Trouvère », de Verdi, dans une mise en scène historique, mais un peu fantaisiste de Philipp Stölzl. Au moins, les apparences sont-elles sauves et on comprend bien ce qui se passe sur scène, ce qui n’est pas toujours évident dans cet opéra au livret assez torturé. On sera charitable envers Placido Domingo qui, avec le rôle du comte de Luna, poursuit sa difficile reconversion de ténor en baryton. Il devrait prendre enfin une retraite bien méritée. Manrico et Azucena, respectivement Gaston Rivero et Marina Prudenskaya, sont très honorables et, ce n’est pas une surprise, Anna Netrebko domine en Leonora, un rôle qui lui va très bien et dans lequel on peut apprécier l’adéquation entre la beauté de sa voix et une technique irréprochable. Daniel Barenboïm dirige le Staatskapelle Berlin avec poésie et détermination (1 DVD Deutsche Grammophon/Universal).
De La Monnaie de Bruxelles arrive aussi « le Trouvère » mis en scène en 2012 par Dmitri Tcherniakov, qui transforme l’opéra en un huis-clos dans lequel les personnages, en tenue de « nouveaux Russes », jouent à un « jeu de rôle » avec l’intrigue. C’est à la fois très intelligent et totalement pervers. Pour ridiculiser cet opéra, les Marx Brothers ont fait cent fois mieux dans « Une nuit à l’opéra ». Musicalement, le niveau est très insuffisant. Seule Sylvie Brunet-Grupposo tire son épingle du jeu dans le rôle d’Azucena. Marc Minkowski dirige avec beaucoup d’incertitude la célèbre partition et les magnifiques Chœurs de la Monnaie sont réduits à chanter dans la fosse (1 DVD Bel Air Classiques).
Découverte
Avec « Elena », de Francesco Cavalli (1602-1676), on est davantage dans la musicologie. Montée par Jean-Yves Ruf au festival d’Aix-en-Provence en 2013, cette œuvre inédite, emblématique du Seicento italien, alterne tragique et comique dans la grande tradition monteverdienne. Magnifiquement interprétée par Emöke Barafth (Elena) et Valer Barna-Sabadus (Menelao) et dirigée par Leonardo Garcia Alarcon (Cappellea Mediterranea), « Elena » reste une œuvre pour spécialistes de ce répertoire (2 DVD Riccercar).
L’oratorio « les Saisons » de Joseph Haydn est beaucoup moins célèbre que sa « Création ». Pourtant, que de richesse et d’humour dans les images mises en musique sur la vie paysanne et animale rythmée par les saisons ! Nikolaus Harnoncourt l’a dirigé avec rien moins que les Wiener Philharmoniker et le Chœur de l’Opéra de Vienne au festival de Salzbourg en 2013. La distribution est plus modeste que chez ses augustes prédécesseurs (Karajan, Böhm), mais Dorothea Röshmann, Michael Schade et Florian Boesch ne déméritent pas dans cette partition magnifique (1 DVD et 1 Blue Ray EuroArts).
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