En matière de nouveautés et de nouveaux venus sur la scène du jazz, les États-Unis et la France, « fille aînée du jazz », fournissent le gros du bataillon. Pourtant, le Royaume-Uni, terre de prédilection du rock et de la pop, cache quelques joyaux. à l’image de GoGo Penguin. Originaire de Manchester – comme Oasis, Simply Red, Herman’s Hermits, sans oublier United et City pour les mordus de football –, le trio, composé de Chris Illingworth (piano), Nick Blacka (contrebasse) et Rob Turner (batterie), affiche une moyenne d’âge de 25 ans à peine.
Après deux albums pour une maison de disques locale, GoGo Penguin a enregistré, dans un studio au cœur du pays de Galles et dans sa ville d’origine, « Man Made Object ». Un titre énigmatique qui s’explique par la fascination du leader, Chris Illingworth, pour « la robotique et pour les concepts de transhumanisme et d’amélioration humaine ». Ce qui donne une musique qui semble très robotisée, hypnotique et répétitive, voire frappée par les attaques pianistiques. Une pointe de jazz acoustique inspirée directement de l’électronique, des séquenceurs et ordinateurs. GoGo Penguin sera en concert à Paris le 15 février, à La Maroquinerie.
Collectif basé à Brooklyn depuis 2004, Snarky Puppy, qui s’est formé à Denton, au Texas, est surtout un ensemble à géométrie variable selon les concepts musicaux. Dirigé par le bassiste-compositeur Michael League, 31 ans, le groupe pratique un jazz particulièrement fusionnel, dans la mesure où il emprunte à tous les genres de la musique américaine contemporaine. D’autant que certains de ses membres ont eu l’occasion d’accompagner aussi bien Beyonce que Dave Brubeck, Justin Timberlake ou Snoop Dogg. Il est aussi à l’origine de carrières en solo, notamment celle du multiclaviériste Cory Henry. Après un Grammy Awards en 2014, la formation vient de graver « Family Dinner, vol. 2 » (Decca/Universal). Un CD surprenant, plutôt inclassable. Même si le collectif a fait appel à des invités de marque, comme le chantre malien Salif Keita, la chanteuse Becca Stevens et David Crosby (ex-Crosby, Stills, Nash & Young), le contenu du CD peut dérouter par autant d’originalité, d’inventivité, de créativité, d’imprévisibilité et de spontanéité. Une façon de bousculer les règles et de transcender les genres. Mais qui sont vraiment les « parents » des « chiots narquois » ?
La touche française
Fred Nardin (piano), 29 ans, et Jon Boutellier (saxophones), 30 ans, fils de Jean-Paul Boutellier, le fondateur du festival Jazz à Vienne, ont cofondé, au début des années 2010, The Amazing Keystone Big Band, un grand orchestre de 18 musiciens qui a adapté « Pierre et le loup » de Prokofiev aux rythmes et sonorités jazzy (prix du meilleur album de jazz français décerné par l’Académie du Jazz, 2013). Aujourd’hui, les deux leaders ont formé un quartet, avec notamment comme invités d’anciens compagnons du big band, comme David Enhco (trompette/bugle) et l’excellente chanteuse Cécile McLorin Salvant. Le quartet vient de sortir « Watt’s » (Gaya/Socadisc). Dix compositions qui affichent un net penchant pour la tradition, les fondements et l’omniprésence du swing. Avec trois standards, dont « The Gentleman is a Dope », magistralement et harmonieusement interprété par Mlle McLorin Salvant. Jubilatoire.
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