CINEMA - « Lincoln », de Steven Spielberg

Au grand homme, le cinéma reconnaissant

Publié le 31/01/2013
Article réservé aux abonnés
1359598691404816_IMG_97761_HR.jpg

1359598691404816_IMG_97761_HR.jpg
Crédit photo : D. JAMES/DREAMWORKS

JANVIER 1865. Abraham Lincoln, qui vient d’être réélu à la présidence, veut mettre fin à la guerre civile et abolir définitivement l’esclavage. Contre lui, à la chambre des représentants, les démocrates, qui forment alors le parti conservateur, comprenant des séparatistes du Sud, face aux républicains plutôt progressistes, voire pour certains radicaux (un beau rôle pour Tomy Lee Jones). C’est la bataille parlementaire qui est au centre du scénario de Tony Kushner, l’auteur de la pièce « Angels in America », sur le sida, et qui avait déjà travaillé avec Spielberg pour « Munich ». Pendant cette période cruciale, Lincoln devra faire preuve d’une rare habileté politique en même temps que d’une grande force morale, affrontant aussi des difficultés familiales (Sally Field incarne la tempétueuse Mary Lincoln et Joseph Gordon-Levitt leur fils Robert).

Spielberg ne s’est pas privé de deux ou trois scènes spectaculaires, dont les combats au corps-à-corps qui ouvrent le film, mais l’essentiel se situe en intérieurs, à la Maison blanche et au Capitole. Cela n’empêche pas une mise en scène très dynamique, orchestrant le ballet des très nombreux personnages autour de la figure centrale.

Daniel Day Lewis fait une nouvelle fois preuve de son remarquable talent. La voix, les expressions du visage mais aussi la silhouette, qui se plie ou se tend, la démarche, tout concourt à la vérité profonde de sa création. Impossible de résister à cet homme qui ne cache pas ses failles mais qui ne renonce à aucun prix à mettre en œuvre ses convictions profondes.

Avec Spielberg, c’est toujours simple – mais pas simpliste. Il y a celui qui mène le bon combat. Et le spectateur applaudit à la fin. Parce qu’il y a la victoire (ici le 13e amendement), même amère. Parce que c’est du bon cinéma.

RENÉE CARTON

Source : Le Quotidien du Médecin: 9214