« Pelléas et Mélisande » en 2016 en Suède, à l’Opéra de Malmö (celui-là même qui était dirigé par Ingmar Bergman dans les années 1950), où il n’avait jamais été joué et par une équipe franco-suédoise. Voilà de quoi attiser la curiosité !
La mise en scène de Benjamin Lazar a des arbitraires dont certains ne nous plaisent pas, comme de priver l’action des intérieurs étouffants du château d’Allemonde (tout se passe dans la forêt) ou de choisir des costumes contemporains assez laids et communs. Mais celui de traiter le couple titre comme des « enfants », mot qui revient souvent dans le texte de Maeterlinck, parti-pris rendu très crédible par la jeunesse et le naturel vocal des excellents interprètes que sont Marc Mauillon et Jenny Daviet, donne une perspective intéressante au drame. Tout comme l’omniprésence du petit Yniold (Julie Mathevet, parfaite) et l’attitude plus nuancée que toujours brutale de l’excellent Golaud de Laurent Alvaro.
Outre sa direction d’acteur très soignée, le meilleur atout de cette réalisation est la direction musicale, d’une grande clarté et très théâtrale, du jeune chef Maxime Pascal, à la tête d’un très bon Orchestre de l’Opéra de Malmö, dont cette musique n’est pas le répertoire habituel. Certainement l’apport le plus intéressant à la vidéographie déjà abondante de l’œuvre de Debussy et aux commémorations (1 DVD et 1 BRD BelAir classiques).
De très nombreuses parutions discographiques viendront marquer l’Année, ainsi que des rééditions, comme le coffret édité par Warner, qui, grâce à l’étendue de son catalogue, propose « Claude Debussy - The Complete Works », une intégrale exhaustive mais hétérogène, assortie de quelques inédits (33 CD, dont plus de 3 heures d’inédits).
Chez Deutsche Grammophon, on ne compte pas moins de six nouveautés du répertoire pianistique de Debussy. Daniel Barenboïm très routinier, Pollini comme toujours passionnant dans ses parti-pris, et surtout le merveilleux récital du jeune pianiste sud-coréen Seong-Jin Cho, qui colore admirablement les deux livres d’« Images », enlève « l’Isle joyeuse » avec brio et un vrai sens de la pulsation et propose une superbe « Suite bergamasque ».
Signalons aussi chez le même éditeur quelques bribes debussystes dans le récital de l’incroyable Menahem Pressler, ancien pianiste de l’ex-Beaux Arts Trio, qui mène désormais une carrière de pianiste soliste nonagénaire.
Decca propose en 3 CD un coffret « Debussy French Touch », avec des interprètes très prisés de son catalogue, Jacques Février, Régine Crespin, Jean Yves Thibaudet, Camille Maurane… Une jolie compilation pour qui voudrait découvrir ce compositeur.
En public
Debussy sera aussi largement fêté au concert, notamment lors d’un week-end exceptionnel « le Monde de Debussy » dans sa ville natale de Saint-Germain-en-Laye du 23 au 25 mars, où sont annoncés Philippe Cassard, Éric Le Sage, Gérard Caussé (www.tad-saintgermainenlaye.fr).
Radio France a mis au programme de la saison onze concerts, dont, le 25 mai, pour le jeune public, la rare « Boîte à joujoux », avec comme récitant le comédien Éric Ruf. Une journée spéciale sera consacrée par France Musique à Claude Debussy le 25 mars (www.radiofrance.com).
Dans un cycle intitulé « Debussy en liberté », le musée d'Orsay affiche entre autres le jeudi 22 mars Stéphanie d’Oustrac, en compagnie de François Chaplin et François Salque, et le 17 mai Philippe Cassard, avec un programme autour de Debussy, ses grands maîtres et ses héritiers (www.musee-orsay.fr).
Il ne faudrait pas cependant que ces commémorations portent ombrage à un autre immense compositeur français, Charles Gounod (1818-1893), dont on fête cette année le bicentenaire de la naissance.
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