Un médecin généraliste de La Londe, près d’Elbeuf (Seine-Maritime), a été sanctionné par le conseil de l’Ordre départemental des médecins de Seine-Maritime pour ne pas avoir vacciné une fillette de 11 mois, sous prétexte de contre-indication familiale, rapporte le journal « Paris-Normandie ».
Dans sa décision rendue publique le 12 mars, la chambre disciplinaire normande, qui a prononcé une interdiction d’exercer d’une durée de trois ans, lui reproche « plusieurs manquements fautifs constitués par une attitude de non-respect des obligations vaccinales ».
C’est en février 2019, lors de sa garde au sein du service des urgences pédiatriques, qu’un pédiatre du CHU de Rouen avait réalisé que l’enfant, accompagnée de ses parents, n’avait reçu aucune des vaccinations obligatoires. Les parents présentent alors un certificat médical de contre-indication générale aux vaccinations fourni, trois semaines plus tôt, par le généraliste mis en cause. Pour se justifier, ce dernier évoque des « accidents possibles (en cas de vaccination) et non référencés, ce dont je refuse d’assumer la responsabilité. Cet enfant est indemne de maladie contagieuse et apte à la vie en collectivité. » Le pédiatre du CHU transmet l’information par courrier à l’Ordre départemental ainsi qu’à la cellule de recueil des informations préoccupantes (Crip).
Mise en danger
La chambre départementale de l’Ordre a estimé qu’en agissant ainsi, le généraliste a « mis potentiellement l’enfant en danger ainsi que son entourage ». Dans son mémoire de défense, le médecin indique au contraire qu’il devait régulièrement faire face à l’opposition des parents concernant la vaccination. Par ailleurs, précise « Paris-Normandie », la contre-indication qu’il allègue à la vaccination contre l’hépatite B repose sur deux antécédents familiaux : une neuropathie dans la famille maternelle après un vaccin et une sclérose en plaques chez un oncle paternel.
Sur la base de cette crainte d’une pathologie familiale, le praticien aurait appliqué un principe de précaution « poussé à l’extrême », préférant retarder l’ensemble des vaccinations. Le médecin – qui n’exerce plus depuis pour raisons de santé – convient que l’éventuelle contre-indication n’aurait dû concerner que l’hépatite B et non la totalité des vaccins.
La sanction d’interdiction d’exercice prendra effet le 14 juin.
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