Afin de contrer les médecins italiens ouvertement anti-vaccins, le gouvernement transalpin joue la carte des sanctions. À l'image de la France, le ministère s'est retrouvé sous le feu des critiques pour la campagne de vaccination contre le Covid-19, jugée trop lente. La vaccination obligatoire de tous les soignants n'est pas à l'ordre du jour mais la question des praticiens et des paramédicaux qui propagent publiquement des messages anti-vaccins est prise très au sérieux par l'exécutif italien.
La Fédération italienne des ordres des médecins (FNOMCeO) a recensé une première centaine de médecins actifs « no vax » à l’échelle nationale. Même s'il s'agit d'une toute petite minorité de praticiens, les associations de soignants et les autorités de santé redoutent un effet contagion dans la population générale. Selon un rapport publié par l’Institut supérieur de la santé (ISS) à la veille de Noël, un Italien sur trois refusait déjà, a priori, de se faire vacciner contre le Covid-19. L’Ordre des médecins et le gouvernement sont donc montés au créneau et plusieurs mesures ont déjà été adoptées.
De l'avertissement à la radiation
À Turin, un généraliste salarié qui avait dénoncé en octobre une fausse pandémie et remis en question la validité et la sécurité de la prophylaxie dans une vidéo postée sur YouTube, verra son salaire raboté de 20 % pendant cinq mois.
La section romaine de l’Ordre a aussi lancé une procédure disciplinaire contre 13 praticiens ayant comparé le coronavirus à une « simple grippe » et contesté publiquement la nécessité et la validité de la vaccination. Le Dr Antonio Maggi, président de la section ordinale, précise que « dix de ces confrères ont remis la vaccination en question et trois autres ont dénoncé une fausse pandémie ». Les sanctions prévoient un simple avertissement en cas de « repentance » mais aussi la suspension de l'exercice pendant deux mois et jusqu'à la radiation dans les cas les plus graves et répétés. Pour le Dr Filippo Anelli, président de FNOMCeO, partisan des sanctions, « nier la validité de la vaccination est carrément incompatible avec la profession ».
Faut-il, pour autant, rendre la vaccination obligatoire en particulier pour tous les personnels de santé ? « Travailler dans le secteur public sans se faire vacciner est a priori impossible », a mis en garde Sandra Zampa, sous-secrétaire d’État à la Santé. Pour le Dr Giuseppe Ippolito, directeur scientifique de l’Institut national des maladies infectieuses de l’hôpital Spallanzani, à Rome, « les soignants qui refuseront de se faire vacciner devront être relevés de leurs fonctions pour incompatibilité avec leur profession ».
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