Covid : l'Ordre sanctionne le radiologue et sénateur LR Alain Houpert, interdit d'exercer la médecine pendant neuf mois

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Publié le 07/11/2022

Crédit photo : AFP

Au moment où sa consœur, la psychiatre Martine Wonner, comparaissait devant la chambre disciplinaire régionale du Grand Est, vendredi 4 novembre, le radiologue et sénateur LR de Côte-d'Or Alain Houpert était interdit d'exercer la médecine temporairement. Cette sanction a été prononcée par la chambre disciplinaire de l'Ordre de Bourgogne Franche-Comté pour « fautes déontologiques », après les prises de position controversées du médecin au cours de la pandémie de Covid.

Le radiologue a écopé de 18 mois d'interdiction d'exercice dont neuf mois avec sursis. Cette sanction sera exécutée de janvier à septembre 2023, a précisé la chambre. Le médecin bourguignon était visé par trois plaintes – deux ordinales (l'une du conseil national de l'Ordre des médecins, l'autre du conseil départemental de Côte-d'Or) et une de l'UFML-Syndicat.

« Attitude quasi-irresponsable »

La chambre disciplinaire a justifié sa sanction en dénonçant « l'attitude quasi-irresponsable » du radiologue, qui avait signé et relayé sur Twitter le manifeste « Laissons-les prescrire » défendant un traitement à base de miel, de vitamine D et d'hydroxychloroquine contre le Covid.

Le sénateur LR était également coutumier des prises de position remettant en cause la vaccination ou le passe sanitaire.

Un comportement qui a ajouté à la confusion

Ce comportement ne pouvait que « rajouter à la confusion médiatique de l’époque » et « décrédibiliser fortement les actions entreprises par les autorités sanitaires dans le cadre de la lutte contre une pandémie planétaire », relève la chambre disciplinaire. 

Elle condamne également son apparition dans le documentaire complotiste « Hold Up », dans lequel Alain Houpert invitait « tous les médecins à se rebeller ». Ces propos « doivent être regardés comme une adhésion aux attaques distillées par les opposants des mesures décidées par les autorités sanitaires », juge encore la chambre.

Selon l'AFP, le sénateur a annoncé, via son bureau parlementaire, prendre « acte de la condamnation » et n'avoir « rien à ajouter »« On n'abdique pas l'honneur d'être une cible », a-t-il réagi sur Twitter, citant Cyrano de Bergerac. Il dispose d'un délai de 30 jours pour faire appel.

M.F. (avec AFP)

Source : lequotidiendumedecin.fr