En déplacement dans l'Allier, Emmanuel Macron a reconnu sur France Bleu Pays d'Auvergne que la pénurie de médecins « est un des problèmes les plus importants aujourd’hui de notre pays ».
Interrogé par une auditrice sur le risque de fermeture définitif du service d'urgence de l'hôpital de sa ville faute de médecins, le chef de l'État a assuré que son gouvernement a agi face à cette situation de pénurie médicale liée au « numerus clausus ». « On a rouvert des postes depuis 2018 et cela, de plus en plus », a-t-il déclaré. Mais puisqu'il faut 10 ans pour former un médecin, « entretemps, on est en train de s'organiser avec une série de mesures très incitatives », a-t-il plaidé.
Un médecin ne vit pas tout seul
Emmanuel Macron a évoqué les solutions pour « créer et doubler les maisons de santé, inciter les jeunes médecins à s’installer », ou encore financer des assistants médicaux. « Si vous vous mettez ensemble, on vous paye un secrétaire ou un secrétaire administratif, des aides, des soutiens qui vous délestent, soit de certaines tâches médicales qui ne sont pas celles d'un médecin, soit de tâches administratives qui viennent alourdir votre temps », a-t-il détaillé. Il a salué le travail des maires et des départements « qui ont fait beaucoup pour accompagner ce mouvement et apporter des conditions de vie meilleures aux médecins ».
Mais la question de l'attractivité et de l'aménagement des territoires reste posée. « La difficulté, c'est d'être sûr de trouver des possibilités d’emploi pour le conjoint ou la conjointe (...) et des écoles pour les enfants », a convenu le chef de l'État. « Un médecin, vous ne l'amenez pas comme ça dans un territoire du jour au lendemain. Il ne vit pas tout seul. Il ou elle a sa vie à faire et il faut un cadre de vie adapté. »
Volontarisme
Dès lors, est-il favorable à « forcer » les médecins à s'installer dans les zones sous-dotées ? Emmanuel Macron a estimé « qu'on n'en est pas là ». Pourquoi ? « C'est très difficile de forcer une profession libérale à s'installer quelque part », a-t-il fait valoir.
Pour autant, « rien ne doit être tabou dans la situation où nous sommes, compte tenu de la déprise qu'il y a dans certains territoires où nos compatriotes n'ont plus accès à certains spécialistes (...) et où il y a de vraies difficultés à avoir accès aux généralistes », a-t-il admis. Avec les départs de nombreux médecins, « il va falloir qu'on soit très innovants, très volontaristes », a-t-il reconnu. Donc la contrainte à l'installation dans les zones déficitaires « n'est pas exclue partout ».
Depuis l'élection d'Emmanuel Macron en 2017, le gouvernement a toujours écarté toute proposition parlementaire visant à réguler l'installation en libéral.
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