Selon les organisateurs,100 % des 1 300 médecins généralistes et 100 % des structures de SOS Médecins ont répondu à l'appel de la journée nationale d'« arrêt total de leur activité » (visites à domicile, consultations, centre de régulation, téléconsultations), hier lundi. Les associations SOS ont ainsi été réquisitionnées pour effectuer la permanence de soins de nuit à Toulouse, La Rochelle, Dijon, Nantes, Saint-Nazaire, Bordeaux ou Pau, mais aussi sur la côte basque.
À Chambéry et Aix-en-Provence, les praticiens sont allés à la rencontre de la population pour expliquer leur situation. À Lyon, toutes les voitures SOS se sont rendues à l'ARS et les médecins ont pu rencontrer le directeur de l'organisation de soins. À Cherbourg, ils ont été reçus à la sous-préfecture.
La fédération sera aussi entendue prochainement par le cabinet d’Olivier Véran et par Thomas Fatôme, le directeur général de la CNAM. Si ses revendications ne sont pas prises en compte, l'arrêt total de l’activité pourrait être renouvelé ou étendu dans les prochaines semaines. Tandis que des actions complémentaires et locales pourraient être réalisées par les 63 associations de la fédération, avec l’arrêt des visites en journée à Nantes, Orléans, Cherbourg, Toulon, Fréjus, La Rochelle, Mulhouse ou Avignon.
Le mouvement peut aussi désormais compter sur le soutien de certains syndicats de libéraux. À l’image de la CSMF qui compte de nombreux médecins exerçant à SOS Médecins dans ses rangs. Le syndicat a rappelé que SOS Médecins participait au dispositif de permanence de soins ambulatoires (PDSA), en renfort des autres médecins libéraux, ce qui permet de « mieux résoudre le problème de la démographie médicale dans les grandes villes et la difficulté d'exercice du métier de médecin généraliste ».
Pourtant, « SOS Médecins ne bénéficie pas d’avantages tarifaires, tout particulièrement le tarif de la visite à domicile qui constitue l’essentiel de leur activité ». La majoration de déplacement est en effet jugée « ridicule » par la CSMF, car, « limitée à 3,50 € la nuit au lieu de 10 € en journée ».
La CSMF appelle donc le gouvernement à « entendre ce cri d'alarme » et à « résoudre ce problème le plus rapidement possible », pour « favoriser la visite à domicile non seulement des médecins exerçant à SOS Médecins mais de l'ensemble des médecins exerçant en France ».
Autre soutien de poids pour SOS : MG France qui exige depuis de longues années la revalorisation de la visite à domicile du médecin généraliste. Le syndicat déplore d’ailleurs régulièrement que « la majoration de déplacement du médecin soit au même tarif depuis 2002 et le montant de l'indemnité kilométrique bloqué à celui de… 1995 ».
Selon MG France, un premier pas a été engagé pour revaloriser l’acte à domicile par la signature de l'avenant 9 à la convention médicale qui élargit les conditions d'accès à la visite longue. Mais la revalorisation doit désormais aller plus loin, « en intégrant les spécificités et les contraintes des différentes visites à domicile », selon le syndicat. Une bataille qui prend tout son sens « dans la période démographique déclinante que nous connaissons aujourd’hui », conclut MG France.
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