Certaines anciennes spécificités de l’Est retrouvent une certaine actualité face aux problèmes actuels des systèmes de santé occidentaux. En raison de la crise de sa démographie médicale, l’Allemagne redécouvre les « polycliniques » et autres maisons médicales qui, autrefois, permettaient aux habitants des zones rurales d’avoir toujours une équipe de soignants à proximité, ce qui n’est plus forcément le cas actuellement dans certains secteurs. De même, la médecine du travail, autrefois surdéveloppée dans toutes les entreprises publiques, et la santé publique en général, longtemps raillées comme « héritées du communisme », suscite un regain d’intérêt à l’heure où le « tout libéral » semble avoir atteint ses limites… la réflexion étant identique dans le domaine des politiques sociales, surtout dans les pays qui ont « libéralisé » trop vite leur protection sociale.
Il faut rappeler par ailleurs que, dans les années 60 et 70, certaines structures de santé publique des pays de l’Est faisaient l’admiration des pays occidentaux, comme les centres d’appels pour les urgences médicales de l’URSS qui servirent de modèle à la création des centres 15 français. Mais ces clins d’il tardifs du « socialisme réel » ne signifient pas pour autant que les actuels pays de l’Est aient envie d’y revenir ; par contre, un peu à l’image des automobiles Skoda ou Dacia remises au goût par les constructeurs occidentaux, ils redécouvrent, et le reste de l’Europe avec eux, que certaines options sanitaires prises jadis peuvent, une fois dépoussiérées et modernisées, répondre à des préoccupations anciennes ou nouvelles de manière aussi efficace que des solutions nourries pas d’autres idéologies.
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