« UN PROBLÈME D’AGENDA » est à l’origine du nouveau report de la feuille de route de la relance du Dossier médical personnel (DMP) et des systèmes d’information de santé (SIS), censée aller au-delà des principes généraux déjà énoncés par Roselyne Bachelot le 18 juin 2008. La ministre de la Santé devait présenter cette nouvelle feuille de route le 23 mars, de conserve avec les dirigeants de la Mission de préfiguration de la future Agence des systèmes d’information de santé partagés (ASIP), Michel Gagneux et Jean-Yves Robin. Dans l’entourage de Roselyne Bachelot, on précise que les annonces concernant le chantier du DMP et de l’ensemble des SIS devraient être repoussées de « trois semaines », c’est-à-dire à début avril.
D’ores et déjà, le président du Groupement d’intérêt public (GIP) « DMP » a déclaré à l’occasion du MEDEC que la ministre lui avait commandé un nouveau rapport sur la gouvernance, davantage axé sur les aspects éthiques (« le Quotidien » du 17 mars). Michel Gagneux a par ailleurs énoncé mardi les grandes lignes de la stratégie de la future ASIP (qui fusionnera les GIP « DMP » et « CPS », ainsi que la partie interopérabilité du Groupement pour la modernisation du système d’information hospitalier ou GMSIH) devant les membres du Comité d’orientation du GIP-DMP. Selon le Dr Jean-François Thébaut (CSMF) qui a assisté à la réunion, le futur président de l’ASIP « prévoit trois cycles » de développement pour le DMP et les différentes initiatives de partage de données personnelles de santé : « la mise en place des outils nécessaires en 2009, des expérimentations territoriales sur 2010-2012, qui privilégieront les projets pilotes à haute valeur ajoutée médicale, avant un nouveau cycle à partir de 2012 ». Ce médecin cardiologue de la CSMF se félicite que le projet DM Pro de son syndicat (volet médical de synthèse) fasse partie des projets pilotes, avec notamment le volet cardiologique du patient et le volet imagerie. Le Dr Thébaut a pris acte que, dans un premier temps, les patients participant aux projets pilotes exerceraient leur droit au masquage de certaines données seulement « par l’intermédiaire du médecin », faute de disposer lui-même d’un accès direct à son dossier dématérialisé. « Ce que Michel Gagneux a présenté au comité d’orientation n’a choqué personne, c’était consensuel et général », commente pour sa part le Dr Gilles Urbejtel de MG France. À Espace Généraliste, le Dr Claude Bronner a retenu que les dirigeants du GIP-DMP et de la future ASIP optent pour une évolution « pas à pas, en commençant par faciliter les échanges entre les professionnels et en proposant un premier DMP en 2010 pour ceux qui voudront bien l’utiliser ». Ce généraliste expérimentateur du DMP en Alsace note avec satisfaction que les discours sur le DMP « sont devenus moins tonitruants et plus raisonnables ». Il reste, ajoute le président d’Espace Généraliste, que « les problèmes essentiels sont loin d’être réglés, en particulier celui de l’identifiant national de santé (INS) », sans lequel l’attribution d’un DMP à un patient identifié s’apparente à du « bricolage ».
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