Signé en mai entre quatre syndicats médicaux représentant les praticiens employeurs (CSMF, FMF, SML et MG France) et les centrales syndicales de salariés (CGT, FO et Unsa), l’avenant n° 87 à la convention collective du personnel des cabinets médicaux acte une nouvelle augmentation de l’ensemble des salaires minima de la grille de 3 % applicable au 1er juillet 2022.
Avec une première revalorisation des salaires du personnel de 2,2 % actée au 1er juin 2021, cette deuxième hausse représente donc au total +5,2 % sur une année glissante pour compenser l’inflation, soulignent les quatre syndicats de médecins employeurs, qui font valoir que cette croissance des charges patronales est assumée par les libéraux « sans aucune aide ».
1 036 euros supplémentaires par an
Alors que les salariés des hôpitaux ont bénéficié des aides directes du Ségur de la santé, « ceux de la branche des cabinets médicaux en ont été écartés », écrivent-ils. Conséquence : les praticiens libéraux employeurs assument « seuls les revalorisations légitimes de salaires de leur personnel » qui se traduisent par « une hausse conséquente des charges patronales ».
Selon le Dr Laurent Verzaux, radiologue et président de la commission paritaire permanente de négociation et d’interprétation (CPPNI), chargée des négociations de la branche professionnelle, la future hausse de 3 % des salaires représentera pour chaque médecin employeur « 1 036 euros supplémentaires par an pour un salarié à temps plein rémunéré 2 000 euros brut par mois ».« Or, les tarifs des consultations n'ont pas évolué ou très peu pour certaines spécialités avec l'avenant 9, explique le spécialiste de la CSMF. Cela va être pris directement sur la marge des cabinets médicaux ».
Allégements de charges patronales
D'où la revendication des syndicats représentatifs des médecins employeurs de « mesures financières rapides pour permettre à la médecine libérale de rester attractive », en attendant des revalorisations négociées dans le cadre de la future convention, applicables seulement en 2023.
Ces solutions pourraient être de nature fiscale ou sous forme d'allègements de charges patronales sur les salaires. « Il faut trouver le bon équilibre pour que la branche reste attractive pour les (80 000) salariés et que les employeurs ne soient pas tentés d'aller vers des solutions en apparence moins coûteuses, mais moins efficaces en qualité des soins », plaide le Dr Laurent Verzaux.
À noter que cet accord de branche engage les médecins membres des syndicats signataires. Mais le gouvernement peut décider d'un accord d'extension qui s'impose à tous les médecins employeurs.
Missions, consultation et diagnostic, prescription : le projet Valletoux sur la profession infirmière inquiète (déjà) les médecins
Désert médical : une commune de l’Orne passe une annonce sur Leboncoin pour trouver un généraliste
Pratique libérale : la chirurgie en cabinet, sillon à creuser
Le déconventionnement tombe à l’eau ? Les médecins corses se tournent vers les députés pour se faire entendre