Bugs informatiques, mauvaise organisation, polémique sur les bulletins de votes hors délais : le dépouillement des élections aux URPS de la région PACA a été long et tendu, vendredi 16 octobre au siège de l’ARS des Bouches-du-Rhône à Marseille, comme l’ont raconté au « Quotidien » plusieurs médecins qui y ont participé.
Ces difficultés expliqueraient en grande partie la très faible participation au scrutin dans la région, la plus faible de France. Seulement un médecin libéral sur trois a en effet voté en PACA (33,2 %) alors qu’au niveau national, le taux avoisine les 40 %.
La journée de vendredi a semblé interminable aux scrutateurs. « Le dépouillement a duré près de 10 heures, affirme le Dr Serge Cini, délégué régional de MG France. La punition numéro 1 était que nous disposions d’une seule douchette* par collège. Chez les généralistes, il a fallu près de 5 h pour scanner les codes-barres et lister les votants », relate-t-il. Les bugs informatiques successifs de quelques minutes ont rythmé la journée. Des bulletins de vote ont été littéralement effacés des données déjà collectées.
« Après le second bug informatique, le nombre de bulletins recensés physiquement et informatiquement n’était plus le même, il en manquait 20 », précise le Dr Michel Garnier, secrétaire général du Syndicat des médecins libéraux (SML). D’autres ont été « comptabilisés deux fois », affirme le Dr Meyer Sabbah, président de l’Union collégiale, qui dénonce une organisation « chaotique ».
10 % des bulletins de vote invalidés
Mais ce n’est pas tout. Une polémique a éclaté sur les bulletins de vote parvenus à l’ARS hors délais ou sans oblitération postale. « Près de 10 % des enveloppes tous collèges confondus (soit 400 médecins, NDLR) sont arrivées hors délais », précise le Dr Cini. Une heure a été nécessaire pour décider si ces votes devaient être comptabilisés ou non.
« L’ambiance était tendue, affirme le Dr Sabbah, certains souhaitaient comptabiliser les votes, ou les prendre en compte comme des bulletins blancs afin d’augmenter le nombre de votants, mais cela aurait été du trafic de votes. » Finalement, la commission de renforcement des votes (CRV) a comptabilisé les bulletins des enveloppes sans date et a classé à part les enveloppes arrivées après la date limite. Une situation « abracadabrantesque » pour le Dr Cini. Le responsable de MG France estime également que ce résultat est la conséquence d’une mauvaise organisation du scrutin.
La FMF fait appel à un huissier
« Certains médecins n’ont jamais reçu le matériel de vote à leur cabinet, nous avons dû joindre l’ARS pour demander un nouvel envoi. D’autres l’ont reçu le dernier jour. Ce sont des délais surréalistes imposés par décret qui ont empêché 10 % des médecins de s’exprimer », rugit le Dr Cini. La Poste a également concentré les foudres du SML. Le syndicat suppose que certains bulletins ont été envoyés avec du retard probablement causé par une grève dans le secteur de Vitrolles dans les Bouches-du-Rhône.
Seule la fédération a mandaté un huissier de justice pendant le dépouillement pour faire mettre sous séquestre 200 bulletins de votes invalidés car parvenus au-delà des délais.
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