73% des internes et des chefs de clinique du CHU de Rouen déclaraient avoir un profil sur Facebook en 2009. Quatre ans plus tard, alors que le réseau social fête ses dix ans ce mois-ci, il y a fort à parier que ce pourcentage a encore augmenté. Les médecins n'ont pas échappé au phénomène Facebook, qui compte aujourd'hui plus de 1,2 milliards d'utilisateurs à travers le monde.
Les professionnels de santé sont-ils pour autant des internautes comme les autres ? Peuvent-ils faire ami-ami sur les réseaux sociaux sans aucune réserve ?
Le Conseil national de l'Ordre des médecins est catégorique. Le praticien (qui apparaît sous sa vraie identité sur Facebook) « doit refuser toute sollicitation de patients désireux de faire partie de ses relations en ligne (c'est-à-dire être «ami» au sens de Facebook) » mentionne le Livre blanc publié par le CNOM en 2011.
Motif : « Cette proximité " virtuelle " comporte en effet le risque de compromettre la qualité de la relation patients-médecins qui doit rester celle de l’empathie et de la neutralité des affects. » L'Ordre met en garde les médecins, mais il ne leur interdit pas l'accès aux réseaux sociaux.
Twitter a-t-il changé la donne ?
Les praticiens ont visiblement conscience des risques et des problèmes éthiques qui se posent. Ils seraient 85% à rejeter toute demande d'un patient qui souhaiterait entrer dans leur cercle d'amis sur Facebook, selon l'enquête menée au CHU de Rouen en 2009 par le Dr Ghassan Moubarak. Par principe, les médecins refusent donc le mélange des genres et évitent le copinage avec leurs patients sur Internet… comme c'est souvent le cas dans la vraie vie.
L'utilisation des réseaux sociaux est parfois plus sournois. Et il est souvent bien difficile de savoir qui parmi ses amis en ligne, les amis de ses amis… a accès aux contenus publiés sur son profil. Le réglage des paramètres de confidentialité de Facebook peut vite devenir un vrai casse-tête.
À cet égard l'Ordre met à nouveau en garde les praticiens : « À titre personnel, le médecin doit veiller à réserver l’accès à son profil et à paramétrer les filtres de confidentialité disponibles permettant de contrôler la divulgation des informations personnelles qui le concernent. »
L'émergence d'un autre réseau social, Twitter, semble toutefois changer la donne. Il suffit de parcourir les fils de discussions des professionnels de santé pour constater que les contacts avec les patients sont plus fréquents. Un progrès dans la relation médecin-patient ? À vous de nous le dire...
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