Le Rubicon est désormais franchi : l'Union française pour une médecine libre (UFML) s'est officiellement constituée en syndicat de médecins libéraux, samedi 9 septembre, à l'occasion d'une assemblée générale organisée à Collioure (Pyrénées-Orientales).
« Nous avons déposé les statuts en préfecture ce matin, confie ce lundi au "Quotidien" le Dr Jérôme Marty, président de l'UFML, fondateur de l'association en 2012. Le conseil d'administration doit se réunir très prochainement pour valider le bureau. »
Sans grande surprise, le Dr Marty a été élu président du syndicat pour 5 ans. Les Drs David Schapiro (chirurgien ophtalmologiste), Jacqueline Goltman (psychiatre) et Franck Chaumeil (généraliste) occuperont les postes de vice-président. La création d'un nouveau statut syndical pour l'UFML avait été approuvée il y a un an lors d'une assemblée générale à Paris. Restait à formaliser cet engagement.
Deux entités
« L'UFML sera désormais constituée de deux entités, précise le Dr Jérôme Marty : un syndicat de médecins et une association qui rassemblera, comme c'est déjà le cas aujourd'hui, des praticiens et toutes les autres professions de santé et relaiera les problématiques de tous les soignants. »
Avec cette structuration, Jérôme Marty, entend bousculer le fonctionnement du syndicalisme médical. « Nous allons nous présenter aux prochaines élections professionnelles et nous entendons bien les gagner », lance le syndicaliste.
À la veille de l'assemblée générale de Collioure, l'UFML a adressé une lettre programmatique de sept pages à la ministre de la Santé dans laquelle il l'appelle à « faire le choix d'une vraie politique de santé », « tourner le dos au paternalisme d'État pour instaurer une vraie démocratie sanitaire », « un nouveau paritarisme ».
De l'audace...
Le Dr Marty souhaite en particulier que les jeunes médecins soient représentés dans toutes les instances décisionnaires (convention médicale, URPS, ARS...) et associés à chaque décision les concernant. L'UFML ambitionne aussi d'interdire aux syndicats tout conflit d'intérêts et le subventionnement par l'industrie, les assurances ou mutuelles. Le financement devrait être détaché de la signature conventionnelle, ajoute l'Union.
Le Dr Marty invite la ministre de la Santé à rétablir une relation de confiance avec la profession. Il déplore à cet égard les récents propos d'Agnès Buzyn selon lesquels « la priorité ne doit plus être la revalorisation des actes ». « L'acte de base en médecine générale est à 25 euros en France lorsqu'il est à 50 euros en moyenne en Europe », affirme le syndicaliste.
La ministre est invitée à faire barrage aux réseaux de soins, supprimer dans la loi le caractère obligatoire du tiers payant, prendre en compte les risques psychosociaux des professionnels de santé. « Nous vous demandons du courage, de l'audace », conclut l'UFML.
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur
Face au casse-tête des déplacements, les médecins franciliens s’adaptent
« Des endroits où on n’intervient plus » : l’alerte de SOS Médecins à la veille de la mobilisation contre les violences
Renoncement aux soins : une femme sur deux sacrifie son suivi gynécologique