À douze jours du premier tour de l'élection présidentielle – et à l'instar de nombreux syndicats et fédérations – le Syndicat des cardiologues (SNC, libéraux) délivre à son tour son « ordonnance » et invite les candidats à « oser ».
La structure présidée par le Dr Marc Villaceque met en avant la nécessité de « laisser la liberté de s’organiser » des professionnels de santé, sans augmentation nécessaire de budget. Outre une réforme des agences régionales de santé (ARS) visant une « réelle équité public/privé » des décisions, les cardiologues réclament « une vraie politique de simplification administrative ». Cette simplification est aussi demandée pour les régimes d’autorisation de matériel lourd et de structures innovantes dans le soin et la prévention, qui doivent se fonder « exclusivement » sur les besoins de la population.
Pour les cardiologues libéraux, il convient aussi de « pacifier et rationaliser » les liens entre l’hôpital public et le libéral. Cela passe notamment par un « statut unique » des médecins qui permettrait « une souplesse des carrières au service des territoires ». Là encore, le SNC souhaite que la répartition de l'offre de soins soit garantie de façon « non partisane » alors que les tutelles sanitaires sont parfois accusées de favoriser le secteur hospitalier.
Grenelle de la santé
À l'heure où le débat sur l'évolution des métiers prend de l'ampleur, le statut et les compétences des médecins doivent être « respectés », insiste le SNC. « Le médecin n’est pas un professionnel de santé comme les autres, ses responsabilités propres sont le fruit d’études longues et sélectives », souligne le syndicat, en écho aux transferts de tâches et aux accès directs poussés par le gouvernement ces derniers mois. Dans ce cadre, la primo-prescription et le rôle pivot du praticien au sein des organisations locales doivent être « réaffirmés ». La profession de son côté doit s'engager pour permettre à chaque Français « d’avoir accès à un médecin dans un délai raisonnable ».
Côté formation, le syndicat appelle à « décloisonner » les universités et à ouvrir l’enseignement aux cardiologues libéraux. La généralisation des stages d’internes en libéral, « trop peu répandus », est plébiscitée, tout comme « la valorisation et la facilitation de la recherche clinique » en ville. Les cardiologues souhaitent aussi une hausse « significative » des postes d’internes en cardiologie dite générale « sans rogner sur ceux des surspécialités » (interventionnelle, pédiatrique, rythmologie…).
Afin de « refonder le système de santé et le pacte social », le SNC plaide pour un « Grenelle » de la santé, une demande également formulée par le syndicat Avenir Spé.
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