LE MINISTÈRE PUBLIC a demandé, le 10 mars, au tribunal correctionnel de Paris de relaxer Claude Evin, ancien ministre de la Santé (1988-1991), soupçonné d’avoir exercé des pressions sur les parents d’une victime du sang contaminée afin qu’ils retirent leur plainte (« le Quotidien du 2 décembre 2008 »).
Aujourd’hui avocat et patron de la Fédération hospitalière de France, Claude Évin a été mis en examen en juin 1999 pour « homicide involontaire » à la suite d’une démarche judiciaire devant la Cour de justice de la République (CJR) entreprise par les époux Aloncle, dont la fille Catherine est morte en 1991 d’une pneumocystose survenue après une transfusion sanguine faite en 1984. Les plaideurs lui reprochaient de ne pas pas avoir organisé, entre 1989 et 1991, le rappel des personnes transfusées avant le 1 er août 1985, date d’entrée en vigueur du dépistage systématique du sida dans les dons de sang. En 2003, la commission d’instruction de la CJR rendra finalement un non-lieu dans cette affaire.
Mais, selon Madeleine Aloncle, la mère de la défunte, partie civile au procès et ex-responsable de l’Association d’aide aux victimes d’accidents médicaux (AVIAM) des Pays de la Loire, Claude Évin aurait entre-temps incité Jacques Catz à l’intimider. Ce dernier, à la tête de l’AVIAM, se serait employé à lui laisser entendre qu’elle porterait la responsabilité de l’échec de la promulgation de la loi sur l’indemnisation des personnes ayant subi des aléas thérapeutiques, si elle maintenait sa démarche judiciaire. Poursuivi pour « menaces ou actes d’intimidation sur une victime en vue de rétractation de sa plainte », Jacques Catz se voit réclamer par le ministère public 4 000 euros d’amende.
Le jugement sera rendu le 9 mai.
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