Peu de modifications ont été apportées au texte par les députés qui ouvraient le volet de l’accès aux soins par la définition du premier recours. Les parlementaires ont ainsi précisé quels seraient les acteurs « susceptibles de répondre aux besoins de proximité » des Français. Au premier rang desquels bien sûr, les généralistes mais aussi des spécialistes et des paramédicaux. Les députés ont ajouté à cette liste les centres de santé et les pharmaciens d’officine en reconnaissant leur rôle « pharmacien de coordination » et non de « pharmacien traitant » comme plusieurs organisations syndicales l’avaient demandé (Le Quotidien du 17 février). « L’expression de pharmacien traitant pourrait entraîner une confusion avec le dispositif du médecin traitant, qui est d’une tout autre nature, a confié pendant les débats Jean-Marie Rolland, rapporteur du projet de loi. En effet, il n’est pas question de pénaliser un assuré social qui se rendrait chez un autre pharmacien que celui qu’il a désigné pour assurer son suivi ». Cette reconnaissance du rôle de pharmacien de coordination s’inscrit dans le cadre de la coopération interprofessionnelle. Elle se traduit par l’inscription dans le code de la santé publique de leurs missions. Il y est ainsi écrit que les pharmaciens d’officine contribuent aux soins de premier recours, participent à la coopération entre professionnels de santé, à la permanence des soins et concourent aux actions de veille et de protection sanitaire. Il est également précisé qu’ils peuvent participer à l’éducation thérapeutique et autres actions d’accompagnement de patients ou encore proposer des prestations destinées à favoriser l’amélioration ou le maintien de l’état de santé des personnes en participant à des actions de prévention ou de dépistage.
« Ces modifications législatives constituent une innovation ainsi qu’une grande avancée dans la reconnaissance et l’évolution des missions du pharmacien », s’est félicitée l’Union nationale des pharmaciens de France (UNPF). Pour le président de l’Ordre des pharmaciens, Jean Parrot, l’adoption de cet amendement est également un aboutissement. « Le pharmacien d’industrie, le pharmacien biologiste et le pharmacien hospitalier étaient déjà inscrits dans le code de la santé publique. Le pharmacien d’officine était le seul à ne pas l’être. Or depuis quelques années, des contentieux ont amené l’Ordre des pharmaciens à devoir justifier le comportement de pharmaciens d’officine. On avait besoin de cette définition du métier ! » Un décret doit maintenant préciser les modalités de ce nouveau dispositif.
La définition du premier recours n’est toutefois pas du goût de tous les médecins. « Cet article n’était déjà pas bon mais là il devient très mauvais, juge le Dr Michel Chassang, président de la CSMF. Considérer que le premier recours se résume aux médecins généralistes et aux pharmaciens d’officine est absurde. Les gynécologues médicaux, les ophtalmologistes, les pédiatres, ils sont quoi ? Cette définition du premier recours correspond à une vision administrative, étatique mais pas à la réalité médicale ».
20 millions d’euros pour les maisons de santé.
À l’occasion du débat sur l’offre de premier recours, les députés ont par ailleurs donné un statut aux pôles de santé, associant des praticiens de santé libéraux, des maisons de santé, des réseaux, des établissements. Ils ont également défini plus précisément les maisons de santé afin de les différencier des cabinets médicaux de groupe. Le gouvernement a réservé un financement au sein du Fonds d’intervention pour la qualité et la coordination des soins (FIQCS) pour 2010 de 20 millions d’euros minimum. Roselyne Bachelot a indiqué avoir été « saisie de 47 demandes de maisons médicales pluridisciplinaires ». « Nous adapterons le financement de ces établissements, auxquels le Gouvernement est attaché, en fonction de leur progression », a ajouté la ministre de la Santé.
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