Alors que les syndicats de praticiens hospitaliers (PH) attendent toujours la concrétisation du plan attractivité sur les carrières médicales à l'hôpital, le Centre national de gestion (CNG) dresse dans son dernier rapport d'activité un constat alarmiste de la pénurie malgré une augmentation constante du nombre de postes.
Avec 8 134 postes en plus sur dix ans, le corps des PH a progressé de 26,6 % entre 2006 et 2016. Au 1er janvier 2016, le CNG dénombre 43 349 PH en exercice, contre 42 972 un an plus tôt. Le corps médical à temps plein a augmenté de 1,3 % (38 754 PH) entre 2015 et 2016 alors que l'effectif à temps partiel enregistre une baisse de 2,6 % sur la même période (4 595 PH).
« L’effectif des PH temps plein augmente de manière quasi constante », confirme le CNG. L’organisme pondère cette augmentation en précisant qu’elle résulte certes de la création nette d’emplois mais aussi de la transformation de poste à temps partiel ou contractuels en emplois à temps plein.
En moyenne, le CNG recense 65,7 PH pour 100 000 habitants. Le Limousin confirme sa place de région la mieux dotée (79,8), suivie de la Martinique (78,9) et de la Franche-Comté (76).
À l’inverse, Mayotte reste très pauvre en PH, avec une densité de 40 praticiens pour 100 000 habitants début 2016. Malgré un rebond de 10 points par rapport à 2015, la situation s’est envenimée ce printemps. En France métropolitaine, les plus faibles densités sont observées en Aquitaine (55,5), Pays de la Loire (57,1) et Midi-Pyrénées (59,0).
Un PH sur trois manque à l'appel dans huit régions
Si le nombre de PH augmente, il n’enraye pas le phénomène de pénurie médicale. Après une légère baisse en 2013, le taux de vacance des PH temps plein poursuit sa progression. Plus d’un quart des postes (26,3 %) sont en déshérence.
Dans huit régions métropolitaines, au moins un PH sur trois manque à l’appel : la Franche-Comté (30,5 %), la Bourgogne (31,0 %), l’Auvergne (31,6 %), la Picardie (32,0 %), le Limousin (32,4 %), la Champagne-Ardenne (32,8 %), le Centre (32,9 %) et la Basse-Normandie (37,1 %). Dans les DOM-COM et à l'exception de la Réunion, la situation est catastrophique, avec des taux allant de 34,1 % en Guadeloupe à 54,8 % en Guyane.
Grap
À l’exception de la pharmacie, le taux de vacance pour les PH temps plein augmente dans toutes les disciplines. Comme en 2015, la radiologie imagerie médicale souffre cruellement du manque de médecins (39,5 % de postes vacants en 2016), tout comme la chirurgie (28,3 %) et la psychiatrie (27,1 %). L’odontologie plonge avec une augmentation de 8,5 points entre 2015 et 2016 (24 %).
Dans le détail, dix spécialités dépassent 30 % de postes vacants : la radiologie (41,1 %), l’oncologie médicale (39,5 %), la médecine du travail (37,8 %), l’ophtalmologie (37,8 %), la chirurgie urologique (33,7 %), l’anesthésie-réanimation (33,3 %), l’immunologie clinique (33,3 %), l’oncologie radiothérapique (32,1 %), la médecine physique et de réadaptation (31,5 %) et la chirurgie maxillo-faciale (30,3 %).
C’est la troisième année d’affilée que ces spécialités ne sont pas en mesure de pourvoir plus de deux postes sur trois.
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