Sans surprise, certains praticiens libéraux n'ont guère apprécié la nouvelle offensive de la Fédération hospitalière de France (FHF) pour réformer la médecine de ville. Après avoir déjà préconisé un traitement de choc pour la médecine libérale dans sa dernière plateforme politique, la Fédération a fait une piqûre de rappel mardi lors de sa conférence de rentrée. Son président Frédéric Valletoux a invité la ministre de la Santé à revoir l'organisation des soins primaires dans son futur plan de lutte contre les déserts médicaux.
Dans un courrier adressé début juillet à la ministre de la Santé dont « le Quotidien » a eu copie, la FHF avait déjà soulevé les « difficultés de coordination avec la ville » et déploré « l'augmentation constante du nombre de passage dans les services d'urgence ». La fédération plaidait pour une régulation des médecins libéraux « en préservant la liberté d'installation en secteur I mais en ne rendant plus possible l'installation en secteur II dans les zones déjà surdenses ». « Une façon d'assécher le secteur II » dans ces secteurs bien pourvus, observe le Syndicat des médecins libéraux (SML).
« Propositions grotesques »
Mardi, l'accent a été mis sur la nécessité de rétablir l'obligation de permanence des soins des médecins libéraux pour désengorger les urgences.
Le SML n'a pas apprécié cette initiative, dénonçant la « duplicité » de la FHF. « On ne peut pas vouloir travailler avec les médecins libéraux et multiplier les provocations à leur égard », affirme son président, le Dr Philippe Vermesch. Selon lui, « la FHF préfère ouvrir un front latéral en réclamant le rétablissement du caractère obligatoire de la PDS des médecins libéraux, pour éviter de réguler l'accès aux urgences – sa précieuse "machine à billets" – » (une consultation en urgences hospitalières revient à environ 250 euros, souligne le syndicat).
Le SML juge aussi incohérent de vouloir lutter contre les déserts en promettant « le bagne » aux futurs installés avec des gardes 24h/24 et 7j/7.
Non aux guerres picrocholines, dit MG France
À MG France, la réaction est plus mesurée. « Il faut arrêter de lire les propositions des uns et des autres comme des ingérences, confie son président, le Dr Claude Leicher. La FHF propose de supprimer la liberté d'installation uniquement en secteur II. Cette guerre picrocholine n'a aucun sens. La FHF ne veut pas faire la guerre aux médecins libéraux. Nous devons chercher les convergences, territoire par territoire et voir quelle collaboration il faut chercher entre les médecins de ville et l'hôpital. »
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