Monsieur le Président, après votre présentation récente de l’évolution du système hospitalier public et vos idées concernant la médecine libérale, notamment a propos de l’imagerie médicale, je souhaite apporter quelques informations.
Il est normal que contrairement à nous, médecins qui un jour ou l’autre, avant d’être libéral, avons eu une période d’activité dans le secteur public, vous ne connaissiez pas notre fonctionnement.
Je suis radiologue libéral à quelques années de la retraite, installé dans une clinique montpelliéraine, impliqué dans le syndicalisme et à ce titre pertinent pour vous informer. Sachez que dans l’ex-région Languedoc Roussillon, nous signons avec l’ARS un contrat d’objectif et de moyen impliquant entre autres l’obligation d’assurer une permanence des soins 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 pour toute autorisation d’activité IRM et scanner.
Que cela soit dans un établissement recevant ou non officiellement les urgences, cette activité n’est pas indemnisée au titre de la PDS. Vous souhaitez donc que les libéraux, outre leurs propres contraintes, assurent aussi la permanence des soins dans les centres hospitaliers. Et ceci, je pense, à 15 euros de l’heure + 10 % pour activité nocturne, c’est-à-dire au tarif d’un vacataire.
Vous avez sans doute réfléchi au repos compensateur du lendemain où justement nous recevons et acceptons des patients passés par les urgences du CH a qui il n’a pas été possible de réaliser une échographie la veille.
Avant de vouloir nous imposer quoi que ce soit par voix législative, je vous propose, Monsieur le président, que vous vous posiez quelques questions concrètes.
Pourquoi dans l’un des plus importants CH français, pas loin d’ici, seul un tiers des radiologues salariés assure les gardes ? Dans un autre grand CH voisin de Languedoc-Roussillon, comment expliquer que les délais d’examen se soient considérablement réduits le jour ou les PH se sont installés en libéral à l’hôpital ?
Aussi plutôt que des débats inutiles et préjudiciables je vous propose, Monsieur le Président, de rencontrer le G4 d’imagerie qui regroupe les radiologues publics et libéraux, les universitaires et les sociétés savantes.
Nous sommes des médecins responsables conscients des problèmes liés à notre spécialité. Nous avons proposé un projet professionnel commun avec organisation autour de plateaux techniques gérés par les participants quel que soit leur statut. Le respect de chacun est primordial et sera sûrement plus efficace. La corde au cou n’est plus de notre époque. En attendant je vous prie, Monsieur le Président, de croire en mon profond respect.
* Radiologue, vice-président de la FNMR (Fédération nationale des médecins radiologues)
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