Déserts médicaux

Les petits pas du pacte territoire-santé

Publié le 03/06/2013
Article réservé aux abonnés

« SIX MOIS après la publication par Marisol Touraine de son pacte territoire-santé [12 mesures incitatives pour combattre les déserts médicaux], nous sommes dans la mise en œuvre des dispositions qu’il contient », a assuré Jean Debeaupuis, directeur général de l’offre de soins au ministère de la Santé, lors des Salons de la santé et de l’autonomie, qui vienent de se tenir à Paris.

Les choses vont néanmoins lentement. Exemple : la création promise de 200 postes de praticiens territoriaux de médecine générale dès 2013, avec revenu garanti pendant deux ans pour les jeunes médecins en contrepartie d’une installation dans une zone fragile, fera l’objet d’un décret « en cours de rédaction ». Il précisera les contours du dispositif et les dispositions statutaires. « La concertation avec les intéressés se poursuit », assure Jean Debeaupuis.

Les ARS sont invitées à presser le pas et à s’approprier les mesures du pacte. Philippe Calmette, directeur général de l’ARS du Limousin, explique avoir installé « une démarche de consultation et de concertation » avec les praticiens libéraux de la région. Il en ressort, selon lui, une adéquation entre le pacte et les aspirations du corps médical. Les jeunes médecins notamment réclament très souvent des informations sur toutes les démarches avant installation. Les référents-installation uniques doivent faciliter les choses. « Ils ont été mis en place dans chaque ARS, précise Jean Debeaupuis. Ils sont identifiés, ça marche ».

Des projets en souffrance.

Autre souhait des jeunes : davantage de temps libre. « On dit parfois que c’est une demande formulée par les femmes médecins, commente Philippe Calmette, en réalité, elle est partagée par tous, hommes et femmes, ils veulent une activité programmée ! ». La permanence des soins reste un sujet de préoccupation. « Les jeunes médecins expriment une forte demande pour une PDS organisée, afin de ne pas être dérangés par les patients en dehors des horaires d’ouverture des cabinets », constate encore le DG d’ARS.

Une confirmation : les maisons de santé pluridisciplinaires, et plus largement les formes d’exercice regroupé, ont le vent en poupe malgré des freins à la concrétisation des projets. Un autre directeur d’ARS, Daniel Lenoir, dresse ce constat édifiant : « à mon arrivée à la tête de l’ARS Nord-Pas-de-Calais, il y avait 9 MSP en fonctionnement dans la région, et 40 projets. Aujourd’hui, il y a toujours 9 MSP, mais 60 projets… Il nous faut identifier les points de blocage, comme le problème de la rémunération du travail en équipe ».

Le Dr Claude Leicher, président de MG France, sait que le temps politique est distinct du temps médical. « On attend, regrette-t-il. Le pacte contient des mesures utiles, il faut le mettre en œuvre ».

 H.S.R.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9247