« Il y a un problème d’honnêteté intellectuelle dans la démarche de Martin Winckler, regrette un généraliste, pourtant engagé à plusieurs reprises auprès de l’écrivain. Ces déclarations tombent à un très mauvais moment alors qu’il y a de fortes tensions entre les patients et les médecins. »

Sébastien Foucher, ex-président de l’ANEMF (Association nationale des étudiants en médecine de France), a lui été « sidéré par cette Une » du « Parisien ». Il pointe « les limites d'une stratégie qui sous couvert de dénoncer des dérives engendre une suspicion généralisée ».

La formation à la française remise en cause

Dans un billet publié sur Internet en 2015, Martin Winckler avait pourtant longuement expliqué sa démarche. Pour l’ex-généraliste, « l’enseignement de la médecine en France est loin de mettre le patient au centre de ses préoccupations – et il maltraite aussi les professionnels ». Il vante davantage les mérites des modèles anglo-saxon et scandinave, où « la relation de soin comporte pour les médecins une obligation stricte de respect, en toutes circonstances, aussi bien dans les paroles que dans les gestes ». Au contraire, en France, « le respect des patients n’est pas du tout prioritaire », selon lui.

Tout n’est pas de la faute des médecins reconnaît cependant Martin Winckler. « La médecine générale est dévaluée par le gouvernement actuel, qui harasse les généralistes et veut leur imposer des réglementations toutes plus incompatibles avec un exercice tourné vers les besoins d’un patient », écrit-il. Sur ce point, au moins, il y a fort à parier que ses confrères lui donneront raison.