La nouvelle URPS ignore encore où elle siégera alors que les trois agences régionales de santé (ARS) se fondront, à Nancy, dans une ARS unique.
« En clair, s’inquiète le Dr Francis Rubel, pédiatre et candidat CSMF, nous serons beaucoup moins nombreux, dans une région désormais très disparate, face à une ARS tentaculaire et renforcée ! ». De fait, les médecins passeront de 110 élus actuellement (40 en Alsace, 40 en Lorraine et 30 en Champagne-Ardenne) à 60 dans le cadre de la super région grand Est. Pas si simple...
Pour ce scrutin, les électeurs se prononceront en fonction d’enjeux différents. « Les problèmes de désertification de la Champagne-Ardenne n’ont rien à voir avec ceux de l’Alsace densément peuplée et bien desservie », confie un responsable syndical.
Président sortant de l’URPS Alsace, le Dr Pierre-Paul Schlegel (CSMF) prévient déjà qu’il faudra un échelon « locorégional » pour que la nouvelle union fonctionne correctement. « Rien qu’en Alsace, nous avons 12 commissions et participons à 350 réunions par an, comment allons-nous tout gérer l’an prochain ? », se demande-t-il. « Les contraintes de disponibilité, de compétences et de distance vont nettement s’alourdir », souligne-t-il, sans compter les questions administratives et budgétaires.
Compétition
Malgré ces aléas, l’élaboration des listes s’est déroulée sans trop de frictions, les leaders syndicaux des trois anciennes régions se partageant les premières places sur les listes... Majoritaire dans les trois URPS sortantes, la CSMF entend conserver son leadership. Mais elle sera soumise à rude concurrence dans un scrutin marqué par l’opposition frontale à la loi de santé et au tiers payant généralisé.
Les candidats seront-ils jugés sur leur bilan ? Sur le fond, le Dr Claude Bronner, président d’Union Généraliste (FMF) et candidat sur cette liste, juge « très maigres » les résultats des URPS – en dépit de quelques réalisations concrètes dont (en Alsace) une plateforme de communication ou des visites médicales de santé publique aujourd’hui supprimées. « L’union, c’était déjà la foire en Alsace, alors je ne m’attends pas à mieux au niveau ACAL », ironise-t-il. Tête de liste MG France, le Dr Pierre Tryleski a beaucoup travaillé sur la question de l’accès aux soins lors de ce mandat. Il préfère axer son discours électoral sur « la défense des soins primaires » et la revalorisation des tarifs.
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