Le groupe socialiste, républicain et citoyen (SRC) a déposé plusieurs amendements au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS, dont l’examen se poursuit en séance publique à l’Assemblée nationale) afin de renforcer la lutte contre la désertification médicale.
Les députés socialistes ont travaillé sur « quelques amendements pour diversifier la panoplie des incitations à l’installation » en zone sous-dotée, a précisé le député de la Nièvre Christian Paul.
Un amendement s’attache à pallier le manque d’attractivité de l’exercice libéral en zone rurale. « Nous proposons une sorte de contrat de génération appliqué à la médecine, a détaillé Christian Paul. Il s’agit d’une garantie de revenus pour les jeunes médecins pendant deux ans, dans le cadre d’un exercice libéral auprès d’un médecin plus âgé, pas très loin de la retraite ». Ce serait « l’une des solutions pour assurer la relève », s’est enthousiasmé le député.
Le second levier de lutte contre les déserts médicaux concerne la médecine salariée. Un amendement (approuvé par la commission des affaires sociales) prévoit la possibilité pour des médecins salariés de travailler en ambulatoire en zone déficitaire. « L’hôpital deviendrait la base d’un déploiement de médecins dans les cantons sous-dotés, a précisé Christian Paul. Par exemple, il s’agirait pour un médecin généraliste salarié d’un hôpital de proximité de travailler quelques jours par semaine en maison de santé pluridisciplinaire, toujours dans le cadre d’un exercice salarié, afin d’apporter un complément aux médecins libéraux en place ».
Le groupe PS devait également défendre un amendement sur le tiers payant intégral pour les étudiants afin « d’améliorer la couverture médicale et les soins de ville de cette population en grande précarité sanitaire », a exposé Christian Paul. Le dispositif serait d’abord expérimental, cantonné à trois villes universitaires. « Dans la même veine, nous avons déposé un amendement sur le tiers payant dans les maisons de santé, a ajouté le député. Là aussi, il faudra probablement expérimenter localement avant d’envisager un déploiement ». Enfin, les députés socialistes ont décidé de porter un amendement visant à étendre aux assistants hospitaliers le dispositif des nouveaux praticiens territoriaux de médecine générale (200 postes en zones sous-dotées).
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