LA MISE sous traitements de fond dans la polyarthrite rhumatoïde est souvent tardive alors qu’une administration précoce permettrait de limiter l’extension des lésions articulaires. Le médecin généraliste est en première ligne pour repérer les premiers signes de cette maladie dévastatrice.
Les biothérapies anti-TNF alpha indiquées dans la polyarthrite rhumatoïde (PR) sont soumises à prescription initiale hospitalière annuelle. De plus, la prescription initiale et le renouvellement de ces médicaments sont réservés à certains médecins spécialistes. Il en résulte que le médecin généraliste est peu impliqué dans la prise en charge thérapeutique des patients atteints de PR. « Or, comme le précise le Dr Patrick Froger, médecin généraliste en Ardèche, nous avons un rôle primordial à jouer non seulement dans le dépistage précoce de cette maladie mais aussi dans le suivi de l’efficacité et de la tolérance des nouveaux traitements. »
En ce qui concerne le dépistage, il est essentiel que les trois signes caractéristiques de la PAR (s’ils sont présents depuis plus de six semaines) soient reconnus : deux articulations gonflées, atteinte des articulations métacarpophalangiennes et métatarsophalangiennes au « Squeeze Test » (douleur induite par pression latérale des articulations) et raideur matinale persistant plus de trente minutes. « Un délai de plusieurs mois est souvent observé entre les premiers symptômes et la visite chez le spécialiste, constate le Dr Pascal Hilliquin (rhumatologue) or les dégâts structuraux surviennent les deux premières années de la maladie dans deux tiers des cas. Il est donc important d’agir tôt. Les lésions établies ne sont pas réversibles mais les anti-TNFalpha empêchent l’apparition de nouvelles lésions et une rémission est obtenue dans 50 % des cas. »
Deux types de formation.
Dans la PR, la principale cause de mortalité est cardio-vasculaire et pour Pascal Hilliquin : « le médecin généraliste est le mieux placé pour repérer les facteurs de risque cardio-vasculaire et les traiter ». Afin d’aider le généraliste non seulement à dépister une PR mais aussi à mieux connaître les traitements de fond (méthotrexate ou biothérapies), Wyeth soutient deux types de formation sur les rhumatismes inflammatoires chroniques. La formation « Agir tôt » élaborée en collaboration avec l’UNAFORMEC comporte une partie pratique avec des cas cliniques, un échange confraternel avec un rhumatologue et une évaluation avant et après la formation. Ce programme a permis de former 1 056 généralistes au diagnostic précoce de la PAR et de dépister 1 116 cas d’arthrite débutante dont 689 avec forte suspicion de PR. La formation « PRISME », qui a montré son intérêt depuis cinq ans chez les rhumatologues, est maintenant aussi développée en médecine générale. Ce programme organisé autour de rencontres nationales et régionales est une occasion d’échanges en petits groupes entre un rhumatologue et ses correspondants omnipraticiens.
Conférence de presse des Laboratoires Wyeth.
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