À Langogne, deux jeunes femmes médecins dynamisent la nouvelle MSP

Publié le 25/04/2013
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Crédit photo : DR

C’EST L’EFFERVESCENCE dans la maison de santé pluridisciplinaire (MSP) de Langogne en ce jeudi après-midi. Dans le hall d’accueil, deux pages A4 scotchées à la hâte précisent aux patients qui consulte et où.

À gauche : les paramédicaux. À droite : les généralistes. Le parking est plein, la salle d’attente aussi. Perdue, la sage-femme recherche le chemin du secrétariat. Dehors, le terre-plein n’a pas eu le temps de fleurir et quelques ouvriers mettent la touche finale au bâtiment flambant neuf, ouvert le 11 mars.

Un projet à 1,3 millions d’euros.

La région de Langogne compte 11 000 patients. Selon l’Ordre, le nombre de généralistes libéraux sur ce bassin de vie s’élève à 2,4 pour 5 000 habitants en 2012. Un sur trois a plus de 60 ans. Les plateaux techniques les plus proches, à Mende et au Puy-en-Velay (Haute-Loire), sont à 45 minutes.

Autant dire que l’ouverture de la MSP et la venue de deux jeunes généralistes de 30 ans soulagé les libéraux du cru. Âgé de 59 ans, le Dr Pierre Merle a porté à bras-le-corps le projet avec le soutien des élus locaux et du conseil général. Adossé à l’hôpital local, l’établissement a coûté 1,3 million d’euros.

Quatre généralistes (dont deux en exercice), trois kinésithérapeutes, deux orthophonistes, une sage-femme, une diététicienne, une podologue et un ostéopathe se partagent deux secrétaires et 400 m2 de surface.

Le Dr Cécile Trioulier est l’une des jeunes généralistes fraîchement installée. Elle était disposée à exercer à Langogne (d’où elle est originaire) « à la condition sine qua non que ce soit en groupe ». L’enthousiasme de la jeune femme est contagieux. « Tout me plaît ici : la "pédia", la gynécologie, la gériatrie ! Ce matin, j’ai vu une mamie de 88 ans et cet après-midi, un petit garçon de trois semaines ». La généraliste effectue « une à deux visites par jour » mais préfère la consultation en cabinet, qui se déroule « dans de bien meilleures conditions qu’à domicile ». Et puis, « les patients font bien 100 bornes pour voir un spécialiste, ils peuvent en faire 20 pour voir le généraliste ».

Grâce à la visioconférence, le CHU dans les murs.

Sa consœur, le Dr Elodie Vignola, est originaire de Besançon. Son compagnon est du coin. La jeune femme a bénéficié de l’aide à l’installation du conseil général. Aujourd’hui, elle s’estime « bien lotie ». Pourquoi Langogne ? L’utilisation des nouvelles technologies a pesé dans la balance. « Tous les jeudis, nous discutons en visioconférence de certains cas [en endocrinologie, chirurgie digestive et neurologie] avec les spécialistes du CHU de Nîmes. C’est rassurant », indique-t-elle. « Ce dispositif permet d’abolir la notion de désert médical, en amenant le CHU dans des zones peu médicalisées », confirme le Pr Denis Vincent, chef de service de médecine interne de l’hôpital.

Les deux jeunes généralistes exercent 3,5 jours par semaine et sont de garde un samedi sur quatre. « Je n’ai pas mégoté et les ai associées d’emblée », relate le Dr Merle. Il faut dire que le travail ne manque pas : les années passées, le médecin a « gonflé » sa patientèle, par anticipation. « J’ai travaillé comme un malade », admet-il. Il peut désormais souffler.

 A.B.-I.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9237