LES MÉDECINS libéraux n’ont pas tardé à réagir. Au lendemain de la présentation du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2013, plusieurs syndicats ont manifesté leur inquiétude ou leur désarroi. Ce budget de la Sécu rétablit, certes, une évolution identique de la progression des sous enveloppes octroyées à la ville et à l’hôpital avec des ONDAM à 2,6 % pour ces deux secteurs - il était de 2,6 % pour l’hôpital et de 2,1 % pour la ville en 2012.
Mais aux yeux des libéraux le PLFSS fera davantage peser sur les soins de ville les efforts réclamés pour le redressement des comptes. La Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) salue « le geste du gouvernement » mais dénonce dans le même temps « l’iniquité absolue » entre les efforts réclamés à l’hôpital pour 657 millions d’euros et ceux réclamés à la ville pour 1,76 milliard d’euros. « La médecine de ville supportera 73 % des 2,4 milliards d’euros d’économies prévus dans le PLFSS 2013, peste le Dr Michel Chassang, président de la CSMF. On est loin de l’équilibre affiché. » La perspective d’un ONDAM dégressif, porté à 2,6 % en 2014 et 2,5 % en 2015, fait craindre au syndicat des « coupes sombres » à brève échéance sur la médecine de ville.
Signal négatif.
De surcroît, les médecins radiologues et les biologistes devront subir de nouvelles décotes tarifaires - pour la sixième fois consécutive - pour un montant total de 155 millions d’euros. La CSMF y voit un « signal négatif » pour la négociation en cours sur les compléments d’honoraires. « L’heure est à la revalorisation du secteur I, faute de quoi le gouvernement prend le risque de précipiter les praticiens vers le secteur II », affirme le Dr Chassang. La Fédération nationale des médecins radiologues (FNMR) dénonce un « acharnement des pouvoirs publics » sur sa spécialité malgré des efforts de restructuration déjà entrepris. « La réalité des chiffres démontre le caractère abusif des baisses tarifaires répétitives imposées à l’imagerie médicale », affirme le syndicat présidé par le Dr Jacques Niney. Ces décotes ont conduit à des licenciements de personnels et à des fermetures de cabinets de proximité, ajoutent les radiologues.
À la CSMF comme à MG France, on s’interroge sur les marges de manœuvre que ce PLFSS va donner à la médecine de ville pour revaloriser le secteur I. « Nous ne voyons toujours pas de mesure fléchée en faveur de la médecine générale », regrette le Dr Gilles Urbejtel, trésorier de MG France.
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