GARE aux idées reçues. Y compris au fin fond du Gers ou de la Creuse, il y a toujours un médecin généraliste installé à distance raisonnable de chez soi : c’est ce qu’il ressort de l’enquête menée par l’INSEE.
Plus d’un Français sur dix (16 %), certes, vit dans une commune où n’exerce aucun généraliste. Mais à condition de prendre la voiture, la totalité de la population française trouve un généraliste en moins de 15 minutes. Pareillement pour un infirmier et un masseur kiné.
La répartition des spécialistes libéraux est nettement moins optimale. Seule la moitié de la population trouve, dans sa commune de résidence, un ophtalmologue et un gynécologue. Les trois quarts des gens habitent à moins de 15 minutes de ces deux spécialités.
Preuve que la proximité n’est pas l’unique critère de sélection du professionnel, les patients n’hésitent pas, parfois, à faire un peu plus de route. Un quart des consultations en ophtalmologie et en gynécologie ont ainsi lieu dans une commune située à plus de 30 minutes du domicile. L’INSEE envisage plusieurs explications : cabinet situé à côté du lieu de travail, meilleure réputation du spécialiste, ou, s’il s’agit du généraliste, fidélité du patient à son médecin de famille.
Files d’attentes près de chez soi.
L’accès réel aux soins, insiste l’étude, ne s’évalue pas uniquement en nombre de kilomètres ou en temps de transport. De fait, on peut avoir un spécialiste dans son immeuble qui affiche...un an de délai d’attente. En vue d’affiner son analyse, l’INSEE a donc bâti un indicateur, dit « d’accessibilité potentielle localisée », qui prend en compte la proximité du médecin ainsi que sa disponibilité. Cet indicateur permet de mesurer les disparités géographiques. Un Français sur cinq dispose ainsi d’une accessibilité deux fois inférieure à la moyenne s’agissant des médecins spécialistes. En ophtalmologie, l’accès n’est pas bon dans certaines communes où exercent pourtant plusieurs ophtalmos. Les zones rurales peu peuplées ne sont pas seules concernées par les difficultés d’accès à certains spécialistes ; le constat est partagé en Ile-de-France, en Alsace ou encore en Rhône-Alpes.
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