LA PRESSE et les associations de défense du malade tirent ponctuellement la sonnette d’alarme. Le ministère de la Santé tente d’organiser des contrôles, notamment pour les affaires les plus graves. Mais les régions en charge des inspections traînent les pieds et oublient régulièrement d’expédier les rapports des enquêtes effectuées. À titre d’exemple, le ministère de la Santé en a reçu seulement 243 pour la période 2005-2008 à l’échelle nationale.
Selon une enquête récemment publiée par l’association Cittadinanzattiva (Participation active des citoyens), les erreurs concernent plusieurs spécialités. D’abord l’orthopédie (17,5 % des cas), l’oncologie (13,5 %), la gynécologie (7,7 %) et les urgences (3 %). Toujours selon ce document, 50 % des plaintes concernent des interventions chirurgicales ayant mal tourné, un autre quart des erreurs de diagnostic. Enfin, un huitième des plaintes évoquent des thérapies inadéquates. Sans parler des maladies nocosomiales, dont le nombre augmente à vue d’il.
Prévention.
« Nous avons demandé au gouvernement, de mettre en place une politique de prévention au niveau national en publiant un petit livre blanc dressant la liste des erreurs les plus fréquentes. Mais, pour l’heure, notre requête est restée lettre morte », a confié Teresa Petrangolini au quotidien « La Repubblica ». Cette responsable de Cittadinanzattiva estime que 68 % des erreurs sont commises durant une hospitalisation et 18,4 % dans les annexes ambulatoires du service public italien. Un tiers (32 %) des victimes sont des personnes âgées de 77 à 87 ans et 11 % ont entre 0 et 18 ans.
En treize ans, le nombre de plaintes a doublé, souligne l’ANIA. À raison de 25 000 euros en moyenne par plainte, quand l’affaire se règle à l’amiable, les assurances deviennent de plus en plus sévères et revoient régulièrement le prix des contrats à la hausse. Pour leur part, les Régions dépensent environ 500 millions d’euros par an en frais d’avocat pour se protéger devant les tribunaux.
Alors, que faire pour briser ce cercle infernal? D’abord, introduire la culture de la sécurité dans le milieu hospitalier, notamment en ce qui concerne l’organisation des services et la manutention des instruments. Puis effectuer régulièrement des bilans de compétences au niveau du personnel. « Le problème, c’est qu’on a tendance en Italie, à sous-estimer l’importance des gestes simples et indispensables comme le fait de fermer systématiquement, les portes des blocs opératoires ou de contrôler les systèmes d’hygiène dans les services de soins intensifs, où les normes ne sont pas toujours appliquées », analyse Marco Macrì, médecin hospitalier dans la banlieue de Rome.
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