« Je suis en colère ». À quelques mois de la retraite, ce médecin généraliste installé à Brest a confié son amertume au « Télégramme » et appelle professionnels et politiques à une prise de conscience.
« Je veux créer un électrochoc chez les médecins - il y en a beaucoup qui ne vont pas bien - mais aussi au niveau des politiques et de la population en témoignant sur la situation actuelle de la profession. Il faut casser le tabou et parler du suicide des médecins », explique-il au quotidien breton.
Le praticien, qui exerce depuis plus de 35 ans, a connu le pire avec la perte de son associé, victime d’épuisement professionnel.
Des conditions d'exercice qui se dégradent
Au « Télégramme », il raconte comment l’exercice de son métier s’est compliqué au fil du temps. « La pression des caisses de plus en plus pesante », la paperasserie qui n’a cessé de rogner le temps médical, l’agressivité des patients, « leurs demandes urgentes non justifiées »…
En 2013, le médecin est lui-même au bord du burn-out. Dans son cabinet, il affiche alors un message conclu par une mise en garde envers ses patients : « Un médecin, si on veut être bien soigné, ça se respecte, mais si on lui met trop la pression, il peut aussi craquer. »
Dans quelques mois, le futur retraité laissera son cabinet quasi neuf vide, faute d’avoir trouvé un remplaçant. Pour lui, ces conditions d’exercice sont à l’origine de la désaffection des jeunes pour l’installation en libéral. « Ils nous voient fatigués ! », constate le généraliste qui déplore la mise en place du tiers payant « qui va accentuer la pression ».
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